L'histoire :
C’était il y a longtemps, dix ans en arrière. Le jeune De La Tour s’est enfui du château de Sentenac et avait porté la marque sacrée sur son front malgré l’interdiction de son père. C’était en 1663. En 1673, en Nouvelle France, un cortège mené par un grand homme en noir arrive au fort Cataraqui près du Lac Ontario. L’inconnu annonce au gouverneur qu’il recherche son fils, François de La Tour. Le gouverneur répond aussitôt que le capitaine de La Tour était un homme de valeurs très apprécié ici, car il menait parfaitement ses hommes. Mais depuis quelques temps, on ne l’a pas revu. Il s’est « indianisé », comme certains écervelés le font. Il est parti vivre dans la nature. L’homme en noir se renseigne auprès des soldats du camp et finit par envoyer des corbeaux. Ils seront ses yeux pour retrouver son fils. Pendant ce temps, François est assailli par de terribles cauchemars. C’est toujours le même avec un être difforme et abominable qui le pourchasse pour le dévorer. La vieille Indienne tente de le calmer, car il ne doit pas échapper à son passé ni à ce qu’il était.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre de cette histoire originale intrigue d’emblée. Originale à plus d’un titre, à commencer par sa localisation. Nous sommes au début du XVIIème siècle au Québec. L’originalité consiste également à mélanger aventure et fantastique. Mais ce qui marque le plus dans cet album, c’est la magnifique peinture de la culture indienne. C’est elle qui permet de faire le pont entre les légendes (le Wendigo) et l’histoire du pays. Le surnaturel sert parfaitement l’intrigue, on se prend très vite de passion pour cette chasse à l’homme d’un nouveau genre. Mêler histoire de vampires avec une époque ancienne et y ajouter toutes les traditions indiennes, c’est plutôt osé et le mélange fonctionne de façon remarquable. A l’image de la belle Kantinootau, l’hommage aux Natifs est intelligent et poignant. L’aventure est aussi de mise avec de nombreux rebondissements et un final très malin. Magenta King apporte une touche particulière au dessin avec un style un peu simple mais très juste. Les personnages sont tous remarquablement croqués malgré des couleurs peut-être un peu trop vives. L’esprit indien ne meurt jamais !