L'histoire :
USS Nebraska : En l’an 2029, le commandant Hamish doit laisser son fils paralysé à l’hôpital pour partir en mission, la dernière selon lui. Il est le chef d’équipage du sous-marin USS Nebraska, un submersible équipé des dernières technologies. Leur objectif : patrouiller le long des côtes syriennes, où la situation diplomatique entre le pays et les USA est plus que tendue. Arrivé près des côtes, le sous-marin détecte un appel de détresse très faible à plus de 1000 mètres de profondeur. Le sous-marin s’enfonce dans la mer et le commandant envoie l’équipe Alpha en reconnaissance. Ces hommes vont faire de bien étranges découvertes.
Le puits des abîmes : Après avoir trouvé un sous-marin soviétique et l’entrée d’un immense sanctuaire antique, l’équipe Alpha ne donne plus signe de vie. Le commandant et deux de ses hommes partent à la recherche de l’équipe, mais la situation est encore plus préoccupante dans l’USS Nebraska : plusieurs hommes sont pris de folie et de violence. Beaucoup meurent de maladies violentes et anciennes comme la peste ! L’équipe scientifique parvient à analyser les données trouvées sur le sous-marin soviétique échoué. Apparemment, Khrouchtchev avait lui-même donné l’ordre de faire des recherches secrètes au large de la Syrie. La direction du sous-marin se divise sur les décisions à prendre et la situation vire vite au tragique…
Moth : Hamish et ses hommes découvrent leurs coéquipiers éventrés et lacérés de partout. Un à un, les équipiers d’Hamish meurent, victimes d’une mystérieuse puissance. June, le scientifique, a un plan pour se sortir de ce traquenard mortel : le Nebraska doit tenter de faire une percée sur la roche du dessus et passer à travers les mottes de sable. Hamish arrive au cœur du sanctuaire et comprend qu’il est resté en vie dans un but bien précis. Du sous-marin, June réalise trop tard qu’il a commis une grave erreur en voulant s’échapper. Le dénouement est proche… comme la mort !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Réédition d’une série phare des Humanoïdes associées, parue pour la première fois il y a 10 ans tout juste. Ce triptyque est à la frontière de plusieurs genres : science-fiction et polar, historique et horreur. Xavier Dorison joue avec ces univers avec jubilation, comme il l’avait fait auparavant avec sa série mystico-historique Le troisième testament. Sanctuaire est une « plongée » fascinante dans les abîmes de la mer et les tréfonds de l’âme humaine. Terrible huis-clos où les nombreux marins se côtoient et sont piégés dans ce sous-marin high-tech, cette BD distille la peur et la montée de l’angoisse avec finesse et subtilité. Les catastrophes violentes et anormales se multiplient, tandis qu’on découvre les vestiges antiques de cette cité mystérieuse enfouie sous terre. Le lecteur découvre avec fascination ces gigantesques monuments superbement illustrés par Christophe Bec, dans des plans colossaux qui donnent le vertige. L’obscurité des profondeurs et l’ancienneté de la pierre rendent l’endroit particulièrement impressionnant, à l’image des superbes couvertures de chaque tome (on pourra également se régaler de grandes planches inédites dans cette édition intégrale). Par contre, dans ce graphisme puissant, on peut regretter des visages humains peu expressifs et peu marqués, si bien qu’on a du mal à distinguer les nombreux personnages de la série. L’énigmatique et maudit site ancien est un personnage à part entière, qui va révéler petit à petit ses terribles secrets. Angoissante à souhait, l’histoire n’en est pas moins pleine de rythme et d’actions. Dorison est également passionné d’Histoire au sens large, passant allègrement de la chute de Berlin en 1945 à la guerre froide, puis à la civilisation ancestrale des Ougarites, pour finalement planter le décor dans un futur pas si lointain du nôtre ! Archi documentée, la série est bourrée d’informations réalistes sur le quotidien des marins et des points techniques d’un sous-marin sophistiqué. Savant mélange de science et d’imaginaire, le tout est mâtiné d’un parfum mystique lié aux croyances religieuses de ce peuple Ougarite avec le Dieu obscur Moth… Bref, un scénario très dense tout en étant trépidant. Un procédé parfaitement huilé qui n’est pas sans rappeler le talent du maître Edgar Pierre Jacobs. Une belle référence pour une bande dessinée de grande qualité, qui vous prendra aux tripes !
