L'histoire :
Au printemps 2015, le parc animalier de la Coulobre, situé dans une petite commune provençale, reçoit un nouveau pensionnaire : une panthère mâle. La directrice Louisa Best est ravie et demande à son mari, le vétérinaire du parc, un bilan complet. Mais une mauvaise nouvelle tombe : leur tante, qui a jadis développé ce parc, vient de faire une attaque cardiaque, dans sa résidence attenante au parc. Elle est emmenée en Samu à l’hôpital et le pronostic vital est très mauvais. Elle meurt dans les heures qui suivent. Les membres de la famille sont prévenus. Son fils Cédric se trouve notamment au Cameroun, où il œuvre avec le gouverneur local et son beau-père, pour accueillir au sein du parc français un gorille menacé d’extinction. Le plus jeune, Alex, qui s’est mis en retrait de la famille pour poursuivre une carrière musicale, revient lui aussi pour l’enterrement. Il arrive en retard, sous les yeux réprobateurs de son vieux papa. Seule sa sœur Sara, la plus « sage » de la famille, ne lui fait aucun reproche. Dans les jours qui suivent, il va falloir organiser la succession, ce qui risque de perturber le transfert du gorille, son financement et ce qui menace même la survie du parc. Car en raison des récents investissements de Louisa pour le moderniser et l’agrandir, l’équilibre financier est précaire. Mais le parc est menacé par de bien pires évènements…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce polar français contemporain en one-shot, mais à forte pagination (108 planches), se situe à mi-chemin du thriller zoologique et de la saga familiale « industrielle ». L’ensemble de l’intrigue se déroule au sein d’un grand parc animalier – attention, ce n’est pas un vulgaire zoo ! – qui a une politique de préservation et de réintroduction des espèces sauvages menacées dans leur environnement naturel. Le parc est fictif, mais il fait beaucoup penser à celui de Sigean (près de Narbonne). Evidemment, ce genre d’entreprise coûte un bras et le tourisme est une source de financement précaire. La famille qui a créé et dirige le parc se divise quant à la politique à mener. Les uns font honneur à l’entreprise fondée par les parents – ça débute par le décès de la grand-mère. Les autres réprouvent l’existence même d’un « zoo » qui met en cage les animaux. Les vieilles rancœurs, les amours cachées, les prises de décision controversées, les alliances/querelles et les sales secrets financiers tiennent en haleine. Ils sont en outre perturbés par de graves évènements en cascade : pour avoir été témoin de… quelque chose (on ne vous divulgâche pas tout), une fille est enlevée et séquestrée ; le gendre vétérinaire est mortellement attaqué par une panthère ; des animaux sont empoisonnés, d’autres tués… Au sein de ce microcosme familial nucléaire bien articulé par le scénario de Bruno Lecigne et Christian Lachenal, c’est plutôt le fils honnis de la famille qui mène des investigations. Le dessin photo-réaliste soigné mais un peu « figé » est assuré par Federico Pietrobon. Si ce n’était le budget pour le casting des animaux, ça pourrait faire un bon film.
