L'histoire :
En 2097, le secret de l’hégémonie du révérend Godstar est dû à la mise au point d’un médicament secret appelé « la Cure », qui guérit de toutes les maladies. N’importe qui peut prétendre à la Cure, mais pour y avoir droit, il faut avoir un nombre de points suffisants… Et pour obtenir des points, il faut consommer dans les centres commerciaux Godstar, s’abonner à ses journaux ou à ses chaînes payantes, souscrire ses assurances ou ses polices d’assurances... bref, consommer Godstar ! C’est ainsi que le révérend a conquis le monopole de l’économie américaine, appuyée en outre sur un intégrisme religieux tout puissant. En réaction à ce système, le MLC (Mouvement Laïque Clandestin) veut offrir à l’humanité la recette de la Cure et constitue un contrepouvoir terroriste. Parmi leurs rangs, Sebastian X, ancien surfeur recherché par toutes les polices, incarne une formidable icône de cette lutte. Un jour, Peter Zaremba, pilote d’hélicoptère de la Godstar Corporation, mu par une vengeance personnelle à l’encontre de Sebastian X, le tient en joue dans son viseur. C’est alors que Sebastian jette son surf sur les pâles de l’engin. L’explosion ne fait qu’un seul rescapé. Oui, mais lequel des deux… ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la famille des super héros américains, je demande le champion de surf ! Après une planche entière de texte pour nous plonger dans le contexte futuriste (cf le résumé ci-dessus), une scène d’introduction bien ridicule (une collision surf/hélico) nous fait entrer dans le vif du sujet. Le reste de ce premier épisode se concentre alors sur un jeu de faux-semblant entre Sebastian X et Peter Zaremba, qui rappellera aux fans de John Woo le film Volte Face. A votre avis, lequel des deux a survécu ? Cette nouvelle série issue de l’école des comics américains est largement pompée sur Dallas Barr (la cure Stillman). Le scénario de Michelangelo La Neve prend toutefois une autre direction et se révèle finalement assez divertissant grâce à un admirable brouillage de cartes, à grands renforts de voix-off. La narration est donc habile de la part de La Neve, car le contexte de cette nouvelle série est loin d’être exempt de stéréotypes. En gros, l’ultralibéralisme américain c’est pas bien, les méchants poussent le bouchon jusqu’à adopter une esthétique néonazie, et l’hégémonie passe obligatoirement par l’intégrisme religieux (merci George W Bush). Le graphisme de Stuart Immonen respecte lui aussi une esthétique… largement issue des comics. Sans faire de prouesses, grâce à de savants jeux d’ombres avec les encrages, il révèle toutefois une parfaite maîtrise de son art.