L'histoire :
Henry ne comprend pas ce qui lui arrive. Le jour de son 33e anniversaire restera à jamais celui de sa nouvelle existence. Il se revoie en train d’assassiner sa femme, qu’il aimait plus que tout. Il ne ressent plus aucune émotion : seule la précision et une froide logique habitent dorénavant son cœur. Facilement libéré de prison par un inconnu, Solomon Raspe, Henry apprend qu’il est l’une des 1000 personnes de la planète à être ainsi réveillés, le jour de leur anniversaire. 1000 êtres qui ont été engendrés il y a 33 ans par le mal absolu, un démon nommé Husk, réincarné pour l’occasion en un mari ou un amant. Pour Henry comme pour les autres, ce réveil a pris la forme d’un colis postal, contenant un masque de démon. Dès lors, Henry rejoint un groupe de combattant dont la mission est d’empêcher par tous les moyens que ces masques soient envoyés à leurs destinataires. Pour ce faire, il faut arracher le cœur d’ Ugor, l’artiste satanique qui les fabrique : il faut tuer le « seed » !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au départ très confus, le premier tome de ce thriller d’horreur et d’action devient plus limpide après quelques explications clairement énoncées. La trame est finalement fort simple : 1000 rejetons du diable s’organisent pour accomplir un parricide. S’il leur faut attendre 33 ans pour avoir conscience de cette destiné, c’est certainement parce que c’est l’age du christ au moment de sa mort ! Une logique inébranlable est respectée pour ce millier d’antéchrists en puissance. Sur ce châssis imaginé par Alex Cruz, scénariste spécialiste des comics américains, Marc Riou crée une ambiance glauque, fortement encrée et tirant exclusivement vers les tons ocre et rouille. Le graphisme difficile n’est ni forcément du meilleur goût ni toujours régulier… Tantôt il s’inspire d’Alan Moore, tantôt l’usage de flous informatisés ou de cases bâclées viennent tout gâcher. Il arrive même que des décors secondaires soient plus réussis que l’action au premier plan (page 36). On peut toujours se dire que c’est un genre, que c’est pour renforcer l’ambiance cloisonnée. Ca reste tout de même ardu. Le malaise éprouvé à la lecture correspond néanmoins à l’ambiance apocalyptique idoine. Vade retro papa.