L'histoire :
Jennifer Bristow est l’unique survivante d’un crash d’avion provoqué par un jeune homme devenu fou, lui-même unique survivant un an plus tôt d’un terrible accident d’autocar. Comme lui, elle a désormais une cicatrice en forme d’éclair sur le sourcil… et elle se sent marionnette de forces invisibles, en charge d’une funeste mission. Dans l’accident, elle a perdu le bébé qu’elle portait dans son ventre et elle reste stérile. Au terme d’un gros suivi psychiatrique, sensé éviter qu’elle ne vole des bébés dans les maternités, elle s’exile au Brésil pour recommencer une nouvelle vie. Là voilà jeune fille au pair, au sein de la riche famille Parker de Copacabana, pour s’occuper de Cindy, la petite dernière. Joshua et Allisson, les deux aînés, ont cependant quasiment le même âge qu’elle ! Reconnue pour sa douceur envers Cindy, Jennifer devient amante de Joshua et fait d’Allisson une de ses meilleures amies. C’est alors qu’Allisson lui avoue qu’elle est enceinte de son ami musicien Raul et qu’elle va donc se faire avorter. Choquée, Jennifer va tout faire pour l’en dissuader. Tout, quitte à utiliser des méthodes démentes et meurtrières…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Etabli par Stéphane Louis, le concept de Seul survivant se constitue d’un cycle de mort infernal et non-vertueux. Il impose en effet à l’unique rescapé d’une catastrophe de grande ampleur à devenir fou, au point de provoquer une autre tragédie meurtrière, de laquelle sortira un seul survivant… et ainsi de suite. Ce second opus se borne donc à faire un bis repetita du premier pour cette trame globale. La différence est que la survivante Jennifer n’a pas l’obsession de venger son petit ami (puisque le responsable anti-héros du tome 1 est mort), mais d’empêcher un avortement. L’accident l’a en effet rendue stérile ; la pathologie psychiatrique qui en découle est donc cohérente. Tout comme dans le tome 1, la perte hallucinante de toute raison déclenche une abomination. C’est complètement dingue, mais logique, car dicté par le concept un tantinet fantastique. Rappelons que ce concept exige que l’anti-héroïne soit habitée par le besoin d’une passation criminelle de relai. Le cadre sera celui d’une riche famille brésilienne, puis d’une boîte de nuit transformée en souricière, option barbecue. Etant donné que la finalité tragique est programmée et attendue, l’intérêt réside dans la manière de faire monter la tension. C’est là que le scénario du duo Christophe Martinolli / Thomas Martinetti se montre un chouya « facile ». A la base, l’intégration irréprochable de Jennifer au sein de sa famille d’accueil est une grosse pilule à avaler, compte-tenu de la folie qui l’étreint ensuite. Ensuite, la « panique » en boîte de nuit parait indolente et décalée, au regard des enjeux (ça vous tente, un p’tit verre de Champagne, avant de se sauver ?). Avec un dessin légèrement plus réaliste que celui de Miguel, le péruvien José Malaga fournit quant à lui une prestation tout à fait honorable. On peut juste reprocher au découpage quelques enchaînements étranges (l’ordre sur l’échelle, p.50). Et devinez quoi : il y a un Seul survivant pour nourrir la catastrophe du tome 3…