L'histoire :
L’alien Makuma et l’humain Phoenix sont amis et coéquipiers au sein de la police d’Hesperia, une des lunes de Cajon Pass, dans le système planétaire de Lancaster. Leur quotidien se ponctue, par exemple, par la traque d’un terroriste et le désamorçage d’une vicieuse psycho-bombe. Phoenix, notamment, semble avoir un sixième sens pour cerner les intentions des criminels, alors même qu’il est amnésique. Pourtant, alors qu’ils tentent d’appréhender un « cambrioleur » qui s’est introduit dans une résidence flottante, leur intervention tourne au drame. Le suspect est en effet Titus Arcos, l’un des pires tueurs professionnels, membre de la secte des traqueurs-assassins. Il est surpris alors qu’il est en train de dissoudre à l’acide deux victimes, puis il canarde en direction des policiers, tout en s’enfuyant. Makuma est tué sur le coup. Phoenix est particulièrement bouleversé. Il décide de faire de sa vengeance un cas personnel. Or sa piste le mène sur Solar Corona, la planète des plaisirs, où il fait croire à son patron qu’il va prendre quelques vacances. Une fois sur place, il prend la mesure d’une mentalité de débauche ultime. Il connait quelques problèmes avec des junkies et se retrouve embarqué par la police locale, désabusée, violente et corrompue. Phoenix parvient cependant à se faire une alliée en la personne d’Anah, flik et métisse...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La quatrième de couv’ de cette nouvelle série de SF donne une info préliminaire de première importance : le premier « Simak » est apparu dans Méta-Baron, série héritée de Jodorowsky et déjà scénarisée par Jerry Frissen. L’enquête futuriste qui nous est présentement donnée à suivre est donc une sorte de cross-over, qui respecte logiquement l’univers fourmillant de créatures abominables, de mœurs outrancières et de conceptions sociales désarçonnantes. Certes, mais qu’est-ce donc qu’un Simak ? La 4ème de couv’ le précise également : « Humain génétiquement modifié, avec des capacités physiques et sensorielles ». Et pas qu’un peu, mon n’veu, comme vous le constaterez à la lecture de cette première partie de diptyque. Le propos de fond fait en effet la part belle au transhumanisme débridé. Ici, un duo de flics (dont un Simak – on spoile à peine : c’est annoncé en première page) traque un tueur de la pire espèce, au milieu d’un décor ultra-futuriste des plus inventifs. On connait le talent de Jean-Michel Ponzio pour le bidouillage infographique, qui mêle reconstitutions 3D et insertion de personnages redessinés à partir de clichés. Avec une telle partition, l’artiste joue sur du velours et livre donc une immersion enthousiasmante, pour qui apprécie le grand vertige procuré par les panoramas spatiaux et urbains de demain, voire surtout d’après-demain. A suivre dans un prochain second volet, qui permettra sans doute à Phoenix de recouvrer la mémoire à mesure que se révèleront ses incroyables pouvoirs…