L'histoire :
Poursuivant le plan d’Esiath, Madalis veut offrir la vie éternelle à l’humanité, en l’élevant au rang de Dieu omniprésent. Dans ce but, elle a distribué à ses partisans des blocs magiques d’argile qui les lient psychiquement à elle et qui lui donneront l’énergie mentale suffisante pour fusionner les cellules de l’Univers dans le « Grand Tout » : une seule et même matière infiniment grande et consciente de tout, où les frontières entre la pensée, la matière et le temps sont abolies. La destruction des personnalités n’est évidemment pas du goût de tout le monde. Seul Vei-din, le mari de Madalis semble encore pouvoir déjouer ce dessein. La stratégie qu’il a élaborée consiste à essayer de modifier l’épicentre de la réaction et ainsi geler sa propagation. Il s’agit alors d’attirer un maximum de schnouboufs aux côtés de Madalis au moment opportun. Pour cela, il utilise une grande quantité de sogrom, seule drogue capable de stimuler psychiquement les schnouboufs pour provoquer le déséquilibre voulu. Poursuivi par les épancheurs à qui il a dérobé le sogrom, Vei-din tente de rejoindre sa femme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 5e et dernier tome de Thorinth ne dérogera pas aux règles établis par ses précédents : seul aux manettes, Nicolas Fructus démontre sans détour un talent original et gigantesque, sur tous les plans. Développant une facette poétique et fantastique, emporté par un humour subtil très bien dosé, Fructus surprend en élaborant une œuvre autosuffisante, qui ère entre De cap et de crocs et Lock. On retrouve de bout en bout un dessin élaboré et très personnel aux couleurs irréelles. Le bleu sogrom est réellement envoûtant, au point de pousser le lecteur à vouloir devenir un schnoubouf. On pourra certes regretter une fin qui se traduit vraiment par un classique du genre. Néanmoins amenée par des parades très bien ficelées, elle reste relativement inattendue et garde son effet de surprise. Au final, ce Grand tout clôture une série qui mérite vraiment de figurer au palmarès des albums remarquables : complexe mais accessible, originale mais non prétentieuse, noire mais amusante. Grande, oui, mais qui sait finir…