L'histoire :
En janvier 2008, Chenda est à l'aéroport de Londres-Heathrow afin de prendre son vol pour le Japon où elle doit rejoindre son petit ami. Si l'attente lui parait longue, elle n'est pas au bout de ses peines. Elle cherche dans l'une des nombreuses librairies de l'aéroport un livre précis : 1984 de George Orwell. Une fois trouvé, il est temps de prendre l'avion. Une fois à bord, Chenda remarque que certaines choses ne changent jamais, comme le somptueux menu saucisse bacon omelette. Par contre, une fois ingéré, l'estomac de la jeune femme se met à gargouiller. Elle pense avoir attrapé la gastro de sa mère… Cela risque de poser quelques problèmes puisque, pour rentrer au Japon, il faut déclarer son état de santé et ce genre de maladie, somme toute bénigne, peut obliger les autorités japonaises à vous placer en quarantaine avant de vous renvoyer d'où vous venez. Une fois débarquée, Chenda se dirige vers les postes de contrôle. Après vérification de ses empreintes digitales et de sa photo, l'agent lui demande de la suivre dans un bureau afin d'effectuer quelques vérifications. La jeune femme n'est pas au bout de ses peines...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Japon est souvent une terre de fantasmes pour de nombreux lecteurs avides de mangas. Le nouveau livre d’Aurélie Aurita aurait de quoi les surprendre sur bien des points. L’auteur(e) que l’on avait découvert avec sa série coquine Fraise et chocolat, nous offre une vision plus sérieuse, mais toujours aussi amusante d’une de ses expériences. Cette fois-ci, son livre tient plus de la BD reportage, très en vogue en ce moment. Elle nous raconte comment son voyage au Japon s’est avéré être un véritable calvaire et au travers de celui-ci, elle nous montre les énormités du système d’immigration japonais. On découvre un pays à la politique ambiguë, capable de commercialiser d’une part une image dynamique et pleine de bonté aux yeux du monde, et parallèlement de faire subit un véritable chemin de croix pour les touristes qui veulent pénétrer dans l’archipel. Evidemment, la jeune femme nous raconte ça avec un humour bon enfant. Le récit est dynamique et bien construit, on ne s’ennuie pas une seconde. Certains pourront râler en disant que les dessins de la jeune femme ne sont pas ce qu’il y a de mieux… mais dans le même registre, Guy Delisle, qui a beau être une référence, n’est pas connu pour ses talents d’illustrateur. En résumé, ce titre empreint de naïveté est original et nous confirme le talent d’Aurélie Aurita, qui réussit à changer de genre sans difficulté et à nous captiver tout autant !