L'histoire :
Alice vient d’emménager avec sa mère et son frangin dans une nouvelle ville. Mais quand on a 16 ans, pas facile de s’immiscer au lycée parmi les groupes de copines déjà établis depuis longtemps. En plus, à la maison, l’ambiance est pesante : son frangin est un gros lourd qui ne pense qu’à draguer des meufs et la casser. Sa classe prépare le Bac L (littéraire), elle se donc compose à 99% de filles (il n’y a qu’un intrus masculin). Après les cours, toutes ces demoiselles se réunissent au gymnase pour l’entrainement de rugby. Pour s’insérer socialement, même si elle n’a jamais pratiqué, Alice décide de s’y mettre, d’autant que d’ordinaire, elle est plutôt douée en sports. Mais dès les premiers entrainements, elle remarque des regards étranges, une ambiance sensuelle, des plaquages suspects… Dans les vestiaires, en regardant les corps de ses partenaires, elle se surprend à avoir des pensées coquines et saphiques. Ce qui ne l’empêche pas, quand elle rentre chez elle, d’être puissamment attirée par le nouveau pote de son frère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’ordinaire, sur planetebd, on aime bien les BD-cul des Requins Marteaux (surtout lorsqu’ils sont mitonnés par Bastien Vivès). On s’est donc jeté avidement sur ce cinquième petit opus souple, l’œil torve, un filet de base à la commissure des lèvres et un paquet de Kleenex à proximité. Bouhouh, on est tout déçu. Nine Antico partage ici l’éveil des sens d’une lycéenne prénommée Alice, au contact de ses partenaires de rugby. L’intention est basique, la métaphore du pays des merveilles éculée et le rythme narratif confus. Certes, mais le registre du « cul » ne se consacre pas tout à fait aux contingences intellos ! Zieutons donc le dessin ! Aïe, le visuel est plutôt… moche. Ni réaliste, ni moderne, ni élégant, ni régulier… et sans aucun intérêt. Pire : la plupart du temps cadrés en gros plans, les personnages mal esquissés se confondent. En gros, faut vraiment vouloir du cul pour se surprendre à tourner compulsivement les pages. Or, même sur ce plan, il n’y a pas de quoi exciter autre chose qu’un cénobite qui sortirait d’un ermitage de 40 ans. Au fond, surtout, cette histoire manque cruellement de second degré. Ou alors il est rudement bien caché. Les plus indulgents trouveront une plus-value dans le petit trou fait en couverture, à travers la short de l’héroïne, au niveau de l’anus. Aussi superflu qu’indispensable, il traduit à lui seul la démarche de série Z « érotisante » de la collection BD-cul. Les fausses pubs totalement grivoises qui concluent l’ouvrage méritent elles aussi le coup d’œil… M’enfin, pas de quoi fouetter une chatte. A vendre : boîte de Kleenex comme neuve, n’ayant jamais servie.