L'histoire :
La veille des vacances, le commissaire appelle l’inspecteur McCullehan dans son bureau. Il doit partir enquêter sur le meurtre d’une jeune femme, qui s’est pris une fléchette empoisonnée dans le cou. Or il ne reste plus qu’un seul adjoint dispo pour cette affaire : Davis. Davis est tellement incompétent qu’il est coincé dans son sac de couchage depuis 3 jours, sous son bureau. McCullehan n’a pas le choix, il traine ce boulet jusqu’à la scène de crime, mais sans le délivrer de son duvet pour autant. Sur place, McCullehan relève deux indices majeurs : une chaussette blanche Nike® à 1,82m de la victime, et la fléchette empoisonnée, sur laquelle il est inscrit « Jivaros© ». Billie, la sœur de la victime est également présente. Elle montre à l’inspecteur le courrier anonyme de menace qu’elle a reçu le jour même, de la main du tueur. McCullehan reprend le volant de sa voiture, dans laquelle l’attend toujours cet abruti de Davis. Il va interroger son indic habituel, Bullit. Celui-ci lui révèle qu’il connait deux larrons qui étaient présents sur le lieu à l’heure dite. McCullehan s’en va aussitôt les interroger. Davis a super peur, car Bullit est noir et Davis a peur des étrangers…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le genre foutraque, vous avez sonné à la bonne porte. Ce premier tome de l’inspecteur McCullehan dévoile une parodie d’enquête policière, dans un ton proche de celui des films des frères ZAZ au cinéma (Y-a-t-il un flic et consort). Déjà, prononcez le patronyme de ce héros policier, le seul qui tente de rester sérieux de tout l’album, en verlan, et vous comprendrez… Pierre Schilling pousse ainsi son intrigue – une affaire de meurtre parfaitement crétine pour un motif magnifiquement débile – comme ça lui vient, en accumulant tous les poncifs pour mieux les détourner. Et ça lui vient sans qu’on ne se lasse jamais, car les noms décalés des protagonistes et des lieux iconoclastes, leurs dialogues et leurs déductions stupides, voire le ressort général de l’enquête se renouvellent sans cesse… et tout finit par retomber sur ses pieds, en une pirouette qui n’a rien de cohérent, mais c’est justement toutes ces incohérences qui font le sel foutraque de l’histoire. Schilling dessine le tout à l’aide d’un trait hyper simple mais toujours lisible, qui s’inscrit dans un découpage en gaufrier régulier de 6 cases carrées par page, au format à l’italienne. Ainsi, Davis, xénophobe au sens premier du terme, passe la moitié de cette première enquête dans un sac de couchage ; le garagiste s’appelle Enrico Macias ; McCullehan se trimballe avec un portrait-robot réalisé sur une toile cubiste… Si tout ceci vous inspire, tout va bien, cette enquête jouissivement imprévisible et savamment idiote est faite pour vous !