L'histoire :
Los Angeles. Une adolescente américaine typique, appareil dentaire, acné et surpoids, déambule dans les rues du quartier de Boyle Heights. On la surnomme « la Caïda » (néologisme entre caïd et la chute en espagnol). Elle vit avec sa mère alcoolique. Secrètement, elle est amoureuse du mystérieux et bienveillant Diego. De l’autre côté de la frontière, au Mexique, une intrépide et sexy justicière mi-femme, mi-coyote affronte les cartels. Elle enquête sur la trace des centaines de femmes enlevées, violées puis tuées qui alimentent le sordide commerce des snuff movies. A priori, tout sépare les deux jeunes femmes. Pourtant, elles sont connectées. Quand la Caïda s’endort à cause de sa narcolepsie, elle réveille Coyota. Quand Coyota s’évanouit, la Caïda s’éveille le corps criblé des stigmates des combats de Coyota… Quel lien mystique peut bien les relier ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis 1993, la ville mexicaine frontalière de Juarez est surnommée « la cité des mortes ». Et pour cause : près de 400 femmes ont été assassinées et plus de 500 ont disparu. Des fillettes, des adolescentes, des femmes âgées entre 15 et 25 ans, majoritairement issues de milieux défavorisés et ouvriers. Elles ont été enlevées, torturées, violées puis tuées. L’État mexicain et ses forces de l’ordre ne parviennent pas à mettre un terme à ces crimes. Aussi, certaines justicières comme Diana, la chasseuse de chauffeurs, s’est fait une place à part pour traquer ces tueurs de femmes. C’est un véritable symbole outre-Rio Bravo ! Juliette Bensimon-Marchina s’est librement inspirée de son histoire pour créer la Caïda et Coyota. Tant dans le scénario que par le dessin, elle imprime un rythme effréné avec ce side-by-side étonnant. De bout en bout, on est interloqué par cette histoire de femmes que tout sépare. Une manière pour elle d’appuyer là où ça fait mâle ! Dans cet ouvrage ouvertement féministe, les hommes ont des rôles de faire-valoir. Ce sont les femmes qui prennent le pouvoir. Ça pétarade dans tous les sens, ça découpe à la tronçonneuse à tout va ! Même si l’ensemble laisse une drôle d’impression, même si le dessin part en vrille à certains moments, il faut saluer les risques graphiques et narratifs pris par l’auteur. Cet album rend hommage aux magazines pulps. Juliette Bension-Marchina est une auteur à suivre…