L'histoire :
Papa et maman s'aiment et baisent comme des lapins. Au dessus du berceau il y a la photo d'un aïeul mort à la guerre et un crucifix sur lequel Jésus souffre…premier trauma. L'enfant a peur, les parents continuent leurs galipettes. Papa le néglige, une mauvaise fée hante ses nuits de pêcheur. Dieu ne peut rien contre le diable qui hante sa queue. L'école le fait chier, la famille comme la religion le traumatisent. Il rocke et il sexe, puis il suce des pédés, vexations et humiliations. Il tue ses parents et ces enculés du lycée et fuit vers l'avant. La rue, la drogue, le sexe, la religion, la guerre…ce cauchemar éveillé s'apaisera en parcourant le monde.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couleur et le format pourrait évoquer un bonbon, c'est bien la seule douceur de cet ouvrage. Chez Basquiat ou Houellebecq il y a du talent pour magnifier la glauquitude, pas chez Costes. Loin de la profondeur du Petit Prince, Le Prince du Cœur trouve sa densité dans la violence des propos et des couleurs. Véritable caviar pour des étudiants en psy, qu'il soient lacaniens ou freudiens, voilà un bon support pour une psychanalyse modèle. Le dessin enfantin affublé de scatologie a beau parfois se parsemer de coeur, on reste dans un bunker squatté par des punks. Le système mérite qu'on le dénonce et les exclus de la société sont avant tout des victimes. Mais la caricature est ici trop grossière et illustrée par les poncifs du genre. Qu'il est facile d'utiliser la misère humaine pour montrer la misère humaine. Enfin…cela se termine sur une touche d'espoir, c'est déjà bien !