L'histoire :
En des temps immémoriaux et mythologiques, Prométhée traverse une jungle et un désert sous un sombrero et un poncho, afin d’arriver incognito au temple des reliques des dieux grecs. Pas de bol, dans les ruines de cet antique palais, Kratos le reconnait et suspecte que Prométhée est venu pour chaparder un truc. Effectivement, Prométhée est venu pour dérober le feu sacré de la connaissance. Il embrouille un peu Kratos et dès qu’il se retrouve seul, il s’en va toucher cette boule de pure énergie de son sexe. Il se sent immédiatement foudroyé de sa puissance. Au loin, les autres dieux – dont le père de tous, Jupiter – s’aperçoit de cet éclair dans le continuum espace-temps. Mais le temps qu’il accourt sur place à dos de dragon, Prométhée s’est déjà enfui vers le monde des humains, pour leur transmettre le feu de la connaissance. Il est passé par le miroir d’entre-mondes et s’est arrangé pour qu’il soit brisé en mille morceaux, afin que ses pairs ne puissent le suivre. Une fois parmi les hommes Prométhée est super excité. En effet, pour insuffler le feu de la connaissance aux hommes et aux femmes, il doit leur faire l’amour, à chacun d’entre eux. Et hop, c’est parti…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le mythe de Prométhée a déjà été maintes fois exploité en BD – une série de science-fiction et un one-shot de La sagesse des mythes portent même sur ce sujet – mais encore jamais en BD Cul des Requins Marteaux. Comme l’exige cette collection plutôt délirante, Geoffroy Monde fait ici une relecture du mythe particulièrement foutraque – et dans « foutraque », il y a (…). Car pour réussir à insuffler le feu sacré de la connaissance aux humains (soit la base du mythe), notre divinité doit juste niquer tout le monde. Oui, faire l’amour à tous les humains de la Terre, sans distinction d’âge ou de sexe, comme les grecs le faisaient d’ailleurs sous l’antiquité. Puis inversement, pour essayer de réparer cette bêtise, Mercure s’emploie à dé-niquer tout le monde, avec un esprit d’abnégation… et c’est autrement plus laborieux. Pour autant, ne vous émoustillez pas trop : les scènes de cul sont minimalistes et suggérées. Prométhée nique avec des éclairs qui sortent de son bas ventre à peine bombé, un peu à la manière dont les personnages de shonens combattent. Geoffroy Monde emprunte en effet les codes des mangas, au cours d’un long et interminable exercice un peu creux. On ne comprend pas toujours les angles de vue des cases, plus organiques qu’orgasmiques, ni la finalité de cet album – hormis son sens absurde. Entre autre délire, Léonard de Vinci invente ici les grands yeux des personnages de mangas. Bien des arrangements sont également faits avec le mythe : pourquoi Prométhée n’a-t-il pas le foie dévoré par un aigle ? Pourquoi Zeus porte-t-il son nom romain de Jupiter ?