L'histoire :
Marv et Jonny vivent ensemble et s’aiment, bien que Marv soit un poulet et Jonny un type en T-shirt marcel, coiffé d’une banane, qui aime rien tant qu’à se bastonner. Ce jour-là, Marv se prend un énorme billot de bois, venu d’on ne sait où, sur le coin de la tronche. Il meurt sur le coup, répandant ses viscères alentours. Jonny est éploré, mais avec l’aide d’un ami qui est un savant fou, il arrive à le ressusciter. Statistiquement, cette mésaventure ne peut plus jamais lui arriver. Hé bin, pas de bol : bim ! Ça recommence sitôt sorti du laboratoire secret du professeur, un gros billot de bois l’écrabouille. Le professeur trouve ce cas unique et très intéressant. Jonny comprend tout de suite que le professeur se moque d’eux et fait rien qu’à utiliser Marv en tant que cobaye pour ses recherches. Alors même si ce jour-là le pape lui a interdit de se battre, Jonny pète la gueule du professeur (parce que c’est tout à fait pareil). Il le rétame tellement qu’il y a du sang partout dans son laboratoire. Pas grave : Marv (qui a été re-ressuscité) et Jonny décident de désormais habiter là.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous avez bien lu le résumé ci-dessus, vous aurez compris que Marv et Jonny n’est pas une chronique de mœurs contemporaine au ton grave et introspectif. Avec ce recueil d’historiettes en noir et blanc, majoritairement de 2 pages, sans doutes dessinées d’un seul trait, sans gomme et sans la moindre construction narrative en amont, Olivier Texier s’adonne à un délire régressif et décérébré, qui souvent n’a ni queue, ni tête, et parfois ni tête à queue (cherchez pas…). Ça parle cul, baston, sexe, il y a des femmes justicières à poil, le diable en forme de ver de terre, des extraterrestres, la tête d’un savant-fou monté sur des pattes mécaniques d’arachnide, les armées robotisées de « l’ombre noire », un poulet vêtu d’une cape… Whoa, ça déchire grave, donc. Evidemment, ça ne va pas gagner le prix Nobel de littérature, mais c’est tout de même pré-publié dans Psikopat. S’il y a bien une BD où il ne faut pas chercher de sens caché, de message symbolique, c’est bien celle-là. Texier a ici pour simple prétention de surprendre et laisser dériver sa distraction déjantée, souvent grivoise, piochant dans un très large melting-pot de référence de genres. A lire avec parcimonie, car la surdose de rebondissements débiles et incongrus a tendance à saouler. Une mention particulière aux courts textes d’introductions des historiettes…