L'histoire :
Un savant fou expérimente à domicile. Alors qu'il sera bientôt le maître du monde (il n'en doute pas une seconde), sa femme le rappelle aux tâches domestiques ingrates. Prix Nobel ou vaisselle, il faut choisir. Parfois, il semble incompris et se morfond. Alors que sa femme bricole et que ses enfants programment un nouveau jeu vidéo, lui « génite ». Triste condition. Pris au piège de sa propre machine, l'iconoscaphe, le savant fou est poursuivi par une vache. Ah, misère de la science... Sa nouvelle machine semble au point. Il s'agit d'une machine à voyager dans le temps. Il en ressort hélas les vêtements trop grands, sans avoir pu effectuer le moindre saut temporel. Mais grâce à son « tempuscaphe » (appareil à voyager dans le passé et le futur) il va pouvoir commercialiser des œufs de dinosaures et supprimer les famines... Quelques erreurs de calculs et de manipulations plus tard, notre savant fou peut retourner à sa vie de famille, incompris et insatisfait. Pas grave, l'impénitent recommencera demain...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parus initialement en 2001 aux éditions Reporter, les strips 4 cases de Stanislas retrouvent une seconde jeunesse dans cette réédition augmentée, concoctée par Les rêveurs. Pour l'occasion, ce ne sont pas moins de cent strips dont vingt inédits qui sont ici proposés. Sans surprise, Stanislas y exploite habilement tous les aspects de l'archétype du savant fou, revisitant ainsi une galerie de figures qui ont inspiré le cinéma ou la littérature. On pense à Frankenstein, Némo, au Docteur Folamour ou encore à Mabuse. Le savant fou de Stanislas ne l'est pourtant pas toujours. D'une imagination débordante, maniaque ou solitaire, père de famille irresponsable ou avant-gardiste, il est constamment tiraillé par l'envie mégalomaniaque d'être le génie ultime, inventant des machines incompréhensibles, inutiles et foireuses, et la prosaïque réalité d'une vie de famille très ordinaire... Bref, tellement déconnecté qu'il en devient attachant. Jouant sur ce décalage, Stanislas imagine des scènes absurdes ou extravagantes, aux chutes toujours efficaces et bien senties. Côté dessin, le trait s'inscrit sans prétention dans une traditionnelle ligne claire fluide, lisible et maîtrisée, joliment soulignée par les couleurs éclatantes mais sobres de Dominique Thomas. Nichées dans un élégant format à l'italienne, ces histoires simples et plaisantes au charme désuet se dégustent en famille et à toute heure.
