L'histoire :
En Inde, 261 ans avant JC, le puissant Ashoka et ses armées conquièrent le dernier état prospère qui manque encore à son gigantesque empire, la cité de Kalinga. La victoire acquise, il apprend du peuple soumis à la torture qu’un trésor serait caché sur une île du lac Chilika, un immense lagon côtier communiquant avec le golfe du Bengale. Ils y trouvent en effet l’entrée d’un temple, qui plonge dans les entrailles de l’île. Au terme d’un incroyable et majestueux dédale lacustre, ils découvrent une statue humanoïde, tenant entre ses mains une sorte de gros talisman. Selon la légende, ce trésor aurait pu permettre à Ashoka de devenir le destructeur des mondes… et pourtant, plus de 2 millénaires plus tard, on suspecte ce talisman d’avoir été enfermé avec Napoléon dans son tombeau, au lendemain de sa mort. En tout cas, c’est ce qui préoccupe un étrange visiteur qui se présente en rade de Cherbourg, sur le navire Belle-Poule qui rapporte le cadavre de l’Empereur de l’île de Sainte-Hélène. Ce visiteur accompagné d’un indien enturbanné se présente comme le prince Dakkar de Bundelkund, ennemi des colons anglais et ami de la France. Officiellement, il fait un voyage éducatif autour du monde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans son roman 20 000 lieues sous les mers, Jules Verne a imaginé un personnage culte, devenu un modèle pour bien des ersatz de science-fiction : le capitaine Nemo. Or on ne sait finalement pas grand-chose de cet explorateur-inventeur de génie et néanmoins âme noire, qui déboule dans le roman sans franchement se présenter – ce qui eut tout de même été la moindre des politesses. A travers cette nouvelle série, Nicolas Hervoches imagine donc une genèse à son improbable technologie et à son profil psychologique tourmenté. Cela prend racine dans des temps ancestraux ; et une fois transposé au XIXème victorien, cela use et abuse évidemment du registre du steampunk ! Le scénariste semble avoir bien décortiqué l’œuvre de Verne pour ne rien laisser au hasard quant à la personnalité de Nemo, qui est surtout abordée dans L’île mystérieuse : il serait « un indien, le prince Dakkar, fils d’un rajah et neveu du héros de l’Inde Tippo-Saïb ». Pour autant, la narration de ce premier volume (sur 3 prévus) ne bénéficie pas d’un rythme super accrocheur et s’avère même un peu confuse. En somme, de champs de batailles en tragédies familiales, on ne comprend pas toujours le sens des dialogues et donc l’orientation du récit. Le dessin très « chargé », en couleurs directes imbibées de nuances ocres et bleues, signé Gwendal Lemercier, n’aide sans doute pas non plus à l’immersion. Le talent du dessin est là, la science des cadrages et du découpage un peu moins…
