L'histoire :
En janvier 2009, la compagne de Stivo lui propose d’adopter un petit animal : chien, chat, furet ou lémurien… Mais à chaque proposition, Stivo refuse. Elle lui propose alors de faire un bébé… Stivo accepte donc de prendre un chien. Ils font aussitôt la liste des arguments pour et contre ; et malgré l’immense déséquilibre en faveur de l’abstention, ils jettent leur dévoue sur un bébé bouledogue français, qu’ils trouvent trop craquant sur la photo Internet. Or étant donné que c’est l’année des D et qu’ils veulent l’appeler « Ugly », ils la baptisent donc par anticipation « Dugly » – ce qui signifie « chien moche » en anglais. Durant la période de sevrage et d’attente, c’est-à-dire avant de l’avoir chez eux, ils se documentent. Ils apprennent que cette race de chien pète beaucoup, avec des odeurs immondes, et qu’ils ont une santé très fragile… Cela ne freine pas Stivo et sa compagne dans leur projet. Ils achètent par avance tout le matériel hors de prix au magasin spécialisé : le panier, les jouets, le shampoing, la laisse, les friandises… Enfin, le grand jour arrive. Ils vont chercher Dugly chez la vendeuse et la ramènent chez eux. Première étape : lui donner un bain. Les premières heures sont alors passées à la contempler et à la chouchouter. Puis commence l’éducation, avec notamment l’impératif de faire pipi sur sa couche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement, les aventures parodico-biographiques de Dugly étaient parues en deux tomes, chez Paquet (en 2010 et 2011). Infographiste et dessinateur, Stivo s’était fait sa petite renommée en racontant par blog interposé sa vie de couple en compagnie de cette petite chienne, bouledogue français absolument adorable et mochissîme (« Dugly » en anglais signifie « chien moche »). Aujourd’hui, c’est au travers d’une intégrale unique, de petite format et très épaisse, proposée par Makaka, que Dugly nous revient, avec une trentaine de planches bonus ! Ces derniers correspondent aux inédits (inaboutis ?) des tomes 1 et 2 et ce qui ressemble au début d’une suite jamais parue. Globalement, à l’aide d’un trait infographique ultra caricatural et très expressif – un modèle du genre ! – Stivo met en scène chaque anecdote et étape réelles ou fantasmées du quotidien avec un tel chien. La petite chienne Dugly pue quand elle pète, elle défie les lois de l’éducation canine, elle fait de grosses bêtises lors de ses moments de folie, elle coûte un bras en véto, elle est trop attachante… Bref, tout aussi authentique soit-il, le concept est basique et enfile des perles. Néanmoins, en bande dessinée, il s’est essentiellement décliné ces dernières années à travers la vie quotidienne aux côtés de chats (par dizaines), quasiment pas en compagnie d’un chien. Les ressorts humoristiques seront donc essentiellement efficients sur les propriétaires de bouledogues et les lecteurs pas encore rompus aux archétypes du registre.