L'histoire :
Dans la petite ville de Serenity, Jack est un garnement qui enchaine les bêtises. Heureusement, son père est Richie Revolver, une légende l’Ouest et il veille de près sur son incorrigible fiston. Jack aimerait pourtant réussir un exploit, afin de devenir une légende comme son père. Dans un livre, il trouve la solution : il va capturer un animal légendaire ! Un pas trop dangereux, tout de même, du genre… le « jackalope » ! C’est une sorte de lapin avec des cornes bizarres sur le côté. Jack ignore alors que le jackalope, qui existe vraiment en ces contrées sauvages, est un animal malin et farceur. Dès le lendemain, Jack se met en chasse, en demandant à sa sœur Susan de lui inventer une excuse bidon pour faire l’école buissonnière. Il suit son idée première : poser des collets un peu partout. Or avec ses collets, Jack attrape tout un tas d’animaux, sauf le jackalope : écureuil, castor, renard, blaireau, canard, putois… Jusqu’à ce que, sans y prendre garde, il libère un véritable jackalope ! En tentant de le rattraper, il se prend les pieds dans son lasso et se retrouve nargué par le petit lapin farceur. Mais Jack est opiniâtre et il parvient à retourner la situation, jusqu’à ligoter le jackalope. C’est alors qu’intervient une gentille petite indienne du nom de « Cri-de-l’élan-aux-pieds-froids-l’hiver-par-temps-moite », qui libère d’une flèche le jackalope…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jack et le Jackalope se présente comme une aventure bon-enfant sur fond de décorum de western. Au cours du scénario de Ced, de jeunes sympathiques héros recherchent (et trouvent !) une espèce fantastique : le Jackalope. Ce lièvre cornu est authentiquement légendaire dans le folklore américain, l'équivalent de notre français Dahu. Et au cours des 94 planches (tout de même !) de leur quête, ils en profitent pour offrir à leurs lecteurs quelques ressorts humoristiques funs, légers et bienvenus, qu’on ne voit pas forcément venir. Par moment, le rocambolesque de cette « chasse » systématiquement perturbée semble même s’inspirer du châssis déjanté des Tex Avery (on pense notamment à Road Runner alias Bip-bip et le coyote), sans aller jusqu’à embrasser pleinement leur outrance caricaturale. Evidemment, le décor des Rocheuses y est pour beaucoup dans ce sentiment : canyons encaissés, vieille mine abandonnée, ravins… Au dessin infographique, Mino dévoile une griffe relativement inédite. Ses personnages sont dessinés dans un style quick drawing bon enfant (un mix improbable entre Roba et Reiser), souvent mis en scène dans un décor simplifié au maximum, voire pas de décors du tout, sur fond blanc sans bordures de cases. Le tout se complète d’une colorisation contrastée. Cet univers graphique tout public « fonctionne » plutôt pas mal au final, en tout cas en parfait accord avec le ton légèrement naïf de l’aventure.
