L'histoire :
Un homme encapuchonné se faufile sur les toits de la ville endormie. Il s’approche d’une fenêtre éclairée, la fracture d’un crac peu discret et… reçoit un direct qui provient de l’intérieur. « Dégage vermine » lui crie le propriétaire des lieux, alors qu’il chute au pied d’une patrouille de nuit. Les gardes embarquent le voleur sous les yeux d’un homme qui le traite d’amateur. Il sait de quoi il parle, c’est « le Hibou », une légende parmi les montes en l’air. Son retour en ville augure d’une prochaine hausse des cambriolages, son ami Gus en est convaincu. Tout en devisant, en affirmant haut et fort être rangées des affaires, les deux canailles préparent mine de rien un rendez-vous avec d’autres amateurs de capuches. Plus tard, dans l’atelier « d’honnête forgeron » de Gus, ce dernier présente Alea Tercia et son complice (dont il a oublié le nom) à son ami Randal. Ce dernier explique son intention de fonder une guilde des voleurs, parce qu’ensemble, en respectant un code établi, ils seront plus forts contre les riches de la ville haute qu’ils s’apprêtent à piller. Pour commencer, il faut une base opérationnelle. Le temple des portes, depuis longtemps déserté par superstition, semble être l’endroit idéal. Ailleurs, dans la cité, le duc d’Obarrion prépare la prochaine hausse des taxes. Il faut remplir les caisses avant la visite du plénipotentiaire royal…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà à l’œuvre dans Captive, le duo Manuro et MC avait montré que la collaboration leur réussissait. Cette fois, dans le registre médiéval-fantastique, ils se lancent dans une classique intrigue gentils voleurs contre méchants intendants du roi. Avec des décors et des personnages en costumes riches, MC habille l’intrigue avec application. Il apporte ce qu’il faut de second degré visuel pour accentuer les effets comiques. La mise en couleur et le travail sur l’éclairage ont un rendu qui colle bien au médiéval-fantastique, comme l’ensemble des codes visuels. L’aventure fait la part-belle aux dialogues qui flirtent souvent avec l’absurde (entre les membres de la guilde, notamment), insufflant ainsi une énergie fraîche au scénario. Devant les décisions arbitraires à l’encontre des non-humains, le peuple s’offusque sans pour autant agir. Ça devient n’importe quoi, mais la foule laisse quand même le Kobold être exécuté pour possession illégale de félin. C’est bien la façon dont l’action est abordée qui enclenche la dynamique des scènes. De la même manière, le soin porté aux petits détails et à l’ensemble des personnages participe de la réussite de ce travail à quatre mains. Les ressorts sont variés, des digressions à la Kaamelott émaillent le récit, tous les ingrédients sont réunis pour un agréable moment de lecture !