L'histoire :
Une porte entre les mondes s’ouvre violemment dans les limbes des enfers. Un faucon mythologique – tête de griffon et corps de harpie – passe ainsi entre deux mondes et file jusqu’au domicile de Zeus pour lui apporter une missive urgente. Au petit matin, avant de commencer son service de « passeur des âmes » sur le Styx, Iota apprend la chose en buvant le petit café servi par les trois Parques. En traversant la ville, le faucon a en effet semé la panique : quelques-uns y sont (tré)passés et il va avoir du boulot ! La journée qui suit est traditionnelle pour lui, quoique perturbée par de curieuses interférences électriques. C’est Hermès, la divinité des communications, qui finit par débarquer à travers son écran d’ordinateur, pour l’avertir d’une convocation urgente chez Zeus. Iota s’y rend donc au plus vite. En compagnie d’Hadès, Zeus explique à Iota une problématique nouvelle : Anubis, le passeur d’âmes de la mythologie égyptienne, a disparu dans son monde ! Or il ne peut intervenir lui-même, car les Dieux ne peuvent pas passer à travers la porte des mondes, jusque dans un autre système de croyances. En effet, sans le moindre « fidèle » pour croire en eux, ils n’y auraient aucune raison d’exister. Seul un mortel comme Iota peut donc réussir la nouvelle mission que Zeus lui confie : enquêter sur la disparition du passeur d’âmes dans cet autre monde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome donnait un coup de fraîcheur à la mythologie grecque en la transposant à un décorum truculent, urbain, contemporain et humoristique. Ce second volet rebondit astucieusement en envoyant son petit héros dans un autre univers mythologique, les croyances antiques égyptiennes, pour résoudre une enquête confiée par Zeus himself (au look de directeur de camp de vacances). L’attachant Iota réunit en effet les deux compétences nécessaires pour cette mission : il est mortel de condition et passeur d’âme de « profession ». La bonne humeur et les bonnes idées sont de nouveau au menu de cette intrigue humoristique parfaitement cohérente (dans le registre). Iota est présenté à ses confrères égyptiens (Thôt, Isis, Bastet, Seth et Râ) et à leurs systèmes divins (la balance des âmes, le dédale, les sphinx casse-pieds…) dans un joli foutraque organisé, mais jamais pesant, mis en scène avec rythme. Le dessin « gros-nez » maîtrisé et très coloré de Waltch varie les décors, parfois avec de sacrés plans larges (Pyramidas, p.24). Bref, cette sympathique série jeunesse a du potentiel au long cours, pour peu que les auteurs parviennent à chaque fois à se renouveler aussi bien…