L'histoire :
Tout est paisible dans cette partie du far-west. Un cow-boy dort à la belle étoile, devant l’enclos de ses vaches. Une bête masquée surgit soudain des fourrées… et un cri déchire la nuit. Le shérif Stride et son adjoint Jimmy arrivent sur les lieux de la boucherie. Ce n’est malheureusement pas la première attaque de bétail, mais c’est la première fois que la bête tue un homme. Le maire fait part de son inquiétude à Stride, qui lui réaffirme sa ferme intention de débusquer l’infâme animal… si toutefois c’en est un. Le soir même, au saloon, il n’y a pas foule, parmi les rares clients, le shérif et son adjoint. Ce dernier explique qu’en suivant la trace de la bête jusque dans la forêt, il a trouvé une touffe de poils accrochée à une branche… Un début de piste, si on y ajoute la griffe retrouvée parmi les vaches éventrées sur les lieux de la tuerie de la nuit. En sortant du bar, Stride, titubant légèrement, rate la marche et se retrouve le nez dans la poussière. Le maire, qui passait par là, ne manque pas de mettre le représentant de l’ordre en boîte, ce qui n’est pas du tout du goût de ce dernier, passablement éméché ! Ce sera leur dernière rencontre, car l’un d’eux ne verra pas le jour se lever…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur la couverture de qualité (double texture, s’il vous plaît !) qui présente les principaux protagonistes, l’histoire est résumée : la bête menace et les enquêteurs détalent. Cette présentation soignée tranche avec la dégaine comique des personnages. Et c’est cette approche légère qui ajoute, dès le début, du cachet à la BD. Difficile pourtant de prendre au sérieux ces enquêteurs un peu looser, un peu filous et globalement très alcooliques, qui cumulent mauvaise foi et gaffes avec une régularité de métronome. Bien sûr, c’est Jimmy, l’assistant du shérif, qui fait les frais de la désinvolture de son patron et de son allié charlatan. Comme tout assistant qui se respecte, il ne se démonte jamais, malgré les bleus et les bosses qu’il prend tout au long de l’aventure, toujours injustement bien sûr ! Le scénario de Jérôme Brizard, rempli d’humour sur sa toile classique, et les personnages délirants de Gorobei, en forme de Bidibulles sur pattes de mouches, offrent un moment de lecture décalé. Avec ce qui devient la marque de fabrique des éditions Makaka : des apartés et des clins d’œil directs au lecteur… amusant, tant que ça reste bien dosé, et c’est le cas. Cet album apporte une note rafraichissante à un registre plutôt classique. C’est bien fait et efficace, on en redemande, parce que ce domaine, s’il est bien exploité, est le creuset de bons moments en perspective !