L'histoire :
Chicago 1938, à 2000 mètres d’altitude. Jerry Jingle prépare son bulletin météo. Un coup de vent soulève sa cravate qui vient se coller sur son visage, il déteste ça… Alors qu’il retombe vers la terre ferme, il nous met en garde : son histoire est tout à fait invraisemblable… et pourtant tout est vrai ! La nature l’a doté de pouvoirs extraordinaires, qu’il a décidé de mettre au service des gens, en rédigeant le bulletin météo du New Daily, un quotidien local. Margot Muffin, une énergique et maladroite collègue, a besoin de son aide. Elle lui demande s’il peut la « couvrir » l’après-midi, le temps qu’elle mène l’enquête sur les disparitions qui surviennent en ville. Jerry n’est pas très chaud pour qu’elle aille sur le terrain. Après tout, elle n’est que celle qui distribue le courrier interne. Embauchée il y a deux ans avec la perspective de devenir journaliste, elle se cantonne toujours à de basses tâches et manifeste clairement son agacement de moisir ici. Quand tout à coup, ils sont interrompus par les secousses du bâtiment. A l’extérieur, il pleut des dinosaures ! L’intrépide Margot descend aussitôt dans la rue, suivie par le placide Jerry qui la met en garde contre le danger. Une fois dehors, il amorti prestement l’atterrissage d’un tricératops sans qu’elle le voit. Il tient à ce que ses pouvoirs restent secrets. Pourtant, quand il repère dans le ciel un T-rex qui tombe droit sur un petit garçon déguisé en Zorro, il ne peut s’empêcher de taire appel à sa super vitesse en pleine rue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec une couverture qui rappelle à la fois Batman pour les couleurs et Superman pour la gestuelle, Mystery, journal d’un super-héros se positionne aussi entre deux registres : les comics et la BD d’humour. Globalement très réussi, le visuel bénéficie d’un réel travail sur la forme, cinématographique à souhait. Le dessin de Stivo alimente naturellement l’aspect comique, avec des personnages à l’aspect amusant. Notamment le héros, affublé d’un menton à la Stan Smith dans American Dad. Des couv’ comics d’antan suivies des Une du New Daily en guise de chapitres ; la légère pixelisation du dessin numérique vectoriel pour un rendu moins lisse ; les gueules expressives, du beau papier, des clins d’œil tordants à l’histoire de Superman… forment un ensemble dense et abouti. À l’image du scénario de Ced/Stivo, qui regorge d’humour, tout en respectant un emploi du temps de super héros hyper sollicité. Tous les codes du comics sont là, l’aventure est menée tambour battant, soutenue par les pérégrinations temporelles des héros et rythmée par des gags inventifs, dans l’ensemble subtils, même lorsque l’univers est sauvé par une friteuse ! Une belle collaboration d’auteurs, donc, qui pourrait avoir une suite puisque, bien qu’étant un « one shot » à première vue, l’album se dote d’une fin qui laisse tous les champs ouverts (au vert ?) pour un retour d’Eugène Grincher, le super-vilain geek. Et par voie de conséquence, de Jerry Jingle, alias Mystery…
