L'histoire :
Les amis de Victor ont organisé une petite fête en l’honneur de son retour. Lors de cette soirée, des amours et des amitiés se font et se défont. Marc découvre Clémence, son ancienne petite amie, dans les bras d’un autre homme. Au même moment, une gigantesque panne d’électricité plonge Paris dans les ténèbres. Alors que Marc s’explique avec le nouvel amant de Clémence, il chute du quatrième étage de l’immeuble et tombe… dans l’eau. Les amis réunis découvrent, stupéfaits, que la capitale est recouverte de 13,28 mètres d’eau ! Cent après la grande inondation de 1910, Paris se retrouve une nouvelle fois immergée. Marc, Jeannette, Victor et son ex-petit ami Boris, partent en reconnaissance sur un radeau de survie. Un monstrueux poisson, semblant tout droit sorti de la préhistoire, surgit soudain des profondeurs et attaque le radeau. Boris ne pourra atteindre l’immeuble où se sont réfugiés les naufragés. Marc aperçoit alors quelque chose dans le ciel…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
13M28 est un recueil d’une vingtaine de courts récits de chacun 8 pages, développés à partir d’une trame générique qui fait référence au centenaire de la grande inondation de Paris, au début du XXe siècle. Autour de ce récit initial va se greffer un ensemble de 20 mini histoires formant un tout cohérent. Tour à tour, nous suivons ainsi les destins de différents protagonistes, tels que Victor, Andres, Marc, Clémence, Pierre… 13M28 repose en fait sur un concept original de participation collaborative autour d’un concours, afin de créer un album collectif. C’est le deuxième ouvrage de ce type mené par Manolosanctis, après Phantasmes, parrainé par Pénélope. RaphaelB est le parrain et président du jury de ce concours, dont il a créé l’histoire originelle, en scénarisant et dessinant les huit premières planches. Plus de 70 participations ont été reçues pour 20 mini-récits de huit pages retenus. Forcément, la qualité est inégale, autant sur le scénario que graphiquement. Se posant en directeur artistique du projet, RaphaelB a sélectionné les différents récits en privilégiant le contenu scénaristique et l’inventivité des auteurs, par rapport à la valeur graphique. La surabondance des monstres dans l’histoire nuit quelque peu à l’ensemble, mais il est vrai que la trame originelle se finissant sur l’apparition d’un monstre, la tentation a été trop grande. Cependant, les sentiments tels que la peur de l’autre, l’introspection, l’hypocrisie sont traités avec justesse dans certains récits, quitte à donner à ce récit de science-fiction – d’anticipation – des relents quelque peu nauséabonds. La nature humaine est décortiquée sous ses aspects les plus égocentristes et donne un intérêt certain au récit, une forme de chronique sociale contemporaine révélant nos aspects les plus noirs. Une expérience intéressante et enrichissante, qui mérite d’être saluée…