L'histoire :
Ce soir comme bien d’autres auparavant, Barbaroxe s’harnache pour aller « en donjon ». Sa douce moitié râle un peu (c’est juste la 7e fois cette semaine) et lui impose de rentrer pour minuit… mais ce qui fait le plus fulminer Barbaroxe, c’est que le chat a pissé sur sa cagoule de protection contre les démons. Bref, une fois à la taverne, son pote Varus l’informe qu’il ne sera pas de la partie, il a rendez-vous avec une donzelle. Il est remplacé par Arkelion. Barbaroxe n’est pas super ravi. Le beau et ténébreux Arkelion se la raconte un peu quand même pas mal. En plus, le reste de l’équipe est constitué de Darkzword74, qui ne sait pas causer autrement qu’en langage SMS, et par ce nabot de L’œil. Après avoir checké le casse-croute (pas oublier le cola, surtout !), ils se mettent en marche jusqu’à la sortie de la ville, où les attend Überslip. Puis, ensembles, en suivant les flèches vertes, ils se lancent sur le chemin du donjon. Ils ont la fâcheuse surprise de découvrir qu’à l’arrivée, non seulement le donjon est tout minable, mais qu’en plus, il y a un engorgement d’aventuriers qui font la queue pour s’y risquer. Ils poireautent donc sagement. Ils vont être déçus…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Philippe Boudart, plus connu de certains internautes sous le pseudo de Toundra, trouve ici une jonction astucieuse entre les univers heroïc-fantastiques de la BD et des jeux en ligne (un milieu pour lequel il a pas mal travaillé). En effet, ces deux exploitations d’un même univers commercialement surexploité, pullulent de clichés et de lieux communs, avec lesquels l’auteur jongle en prenant son lecteur en contrepied. Dans un décor 100% HF, nos héros ont en effet des tronches et des pseudos d’avatars, et s’engagent dans des quêtes de groupes tantôt trop simples, tantôt « touristiques », tantôt mal fichues, bref, telles qu’on les vit parfois devant un écran de MMORPG (jeux online massivement multijoueurs). Ces barbares d’un soir recueillent des indices qui ressemblent parfois à des opérations marketing, sautent d’un monde à un autre comme on se déconnecte, et jouent avant d’aller se coucher (mais pas trop tard, pour pas s’faire enguirlander par bobonne). C’est assez poilant : l’un des héros, avec un pseudo top-ringard, ne s’exprime même qu’en langage SMS. Sur une première moitié d’album, on est franchement emballés par cette idée géniale… qui peine ensuite à se renouveler et manque alors un chouya de structure narrative. Le dessin moderne, mais assurément original, quoi qu’un tantinet sombre, peine aussi à être totalement limpide sur certaines séquences. Néanmoins, ce début de série sympathique mais inégal, montre une idée originale qui mérite d’être suivie !