L'histoire :
L’emmerdeuse est une trentenaire un peu boulote, fantaisiste, amoureuse et toujours vêtue d’un pull rayé. Les choses qu’elle ne sait pas faire : différencier « tirer » et « pousser », faire sa signature au ralenti, doser le riz, mémoriser les prénoms, ouvrir les emballages, danser avec grâce, porter des strings… Les choses qui la rendent nerveuse : les comptes à rebours, qu’on la tripote quand on rigole, les endroits bondés, les imprimantes, les gens qui mangent au cinéma, ne pas jouir… Les choses qu’elle a la flemme de faire : sortir les poubelles, trier les paires de chaussettes, se démaquiller, démêler les câbles, remplir les bacs à glaçons… Les choses qui lui procurent du plaisir : faire pipi après s’être retenue, savourer la dernière bouchée, porter un pyjama propre, nager nue, qu’on lui gratte le dos…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Augustina Guerrero est une dessinatrice argentine qui publie régulièrement sur son blog des situations de tous les jours. Cet album reprend une majorité de ses publications, mais il comporte également près d’un tiers d’inédits. Augustina Guerrero ne se livre pas de manière intime pour vouloir soulager d’éventuels maux, mais elle s’expose dans son quotidien avec humour et autodérision. On suit cette trentenaire dans ses tâches ménagères, ses relations avec son amoureux… Mais également, on s’évade avec elle dans ses rêveries. Ces gags légers d’une à deux pages sont poétiques, mais à l’humour un peu fébrile qui vous arrache au mieux un sourire. L’emmerdeuse aux préoccupations très féminines est sympathique, tantôt romantique, tantôt installée dans une réalité quotidienne futile. D’un point de vue graphique, le trait est gracieux et l’auteure fait preuve d’imagination, de poésie pour illustrer certaines de ses pensées : c’est sans aucun doute le point fort de cet album. Un album qui n’est pas sans rappeler l’univers de Margaux Motin, mais moins original sur le fond.