L'histoire :
Rachel n’est pas prête d’oublier cet été là. Dix ans déjà que Licia, sa sœur, a disparu pendant leur séjour annuel. Ses parents souhaitent à tout prix commémorer cette date. Ils organisent depuis plusieurs mois une grande veillée familiale en hommage à leur fille Licia. Rachel n‘est pas persuadée que ce terrible souvenir mérite d’être célébré. Pourquoi remuer encore le passé ? Sa famille a tellement souffert de ce drame et plus rien n’a jamais été pareil. Le jour arrive, Rachel y va à contrecœur. Après avoir salué son cousin, embrassé ses oncles et tantes, l’émotion l'envahit et elle préfère s’isoler. Une voix l’appelle, c’est Joaquim, qu’elle n’a pas revu depuis plusieurs années. Auparavant, Rachel, Licia et leurs parents louaient une grande maison pour les vacances. Joaquim et sa mère partageaient ces moments avec eux. Ils se retrouvaient tous ici chaque été... Jusqu’au jour où tout à basculé. Il n’y a plus jamais eu de vacances d’été. Ils étaient ensemble quand c’est arrivé. A l’époque, ils n’étaient que des adolescents. Les années ont passé et chacun a fait son bout de chemin. Ils sont restés en contact régulier. Aujourd'hui, ils aiment se souvenir et parler du bon vieux temps, parler de Licia sans tabou, ni jugement. Ils vont recréer des liens, le deuil et les questionnements les rapprochent. Leurs échanges les aident à avancer et à se reconstruire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album est une invitation au recueillement. Rachel ne parvient pas à faire le deuil d'une tragédie. Mais le jour d'un rassemblement, elle comprend qu’elle n’est pas la seule. Pendant des années, elle n’a pas réussi à en parler. Peut-être avait-elle peur de remuer ce passé ou d’être incomprise. Elle trouve en son ami une épaule et une oreille attentive, qui comprend ce qu’elle ressent. Quand vient l’été est une lecture douce et délicate qui encourage le lecteur à regarder vers l’avenir, à se (re)construire malgré les épreuves. La scénariste Laura Nsafou invite à libérer la parole, comme si faire son deuil passait aussi par les mots, plus que les maux. Le graphisme de Reine Dibussi est à la fois doux et précis. Les pages se mêlent de flashbacks que le lecteur différencie aisément avec le changement de couleurs. On découvre aussi un découpage par année. Ainsi, on peut suivre la vie de Rachel. Les autrices nous présentent un album sensible qui démontre que certaines « choses » du passé peuvent être décisives et essentielles pour l’avenir.