L'histoire :
Victoria Appenzell n'a pas vraiment connu sa famille. Mais elle a reçu un héritage de sa grand-mère, partie peu avant sa naissance. Une boîte contenant des photographies et des lettres retraçant l'histoire des Appenzell. Afin de connaître davantage ses origines, Victoria s'est plongée dans ces souvenirs, a tenté de démêler la généalogie et les caractéristiques de chaque membre de cette incroyable famille. Ainsi, elle a pu retracer leur histoire. Son histoire. Elle a réussi à remonter plusieurs générations. Et tout débuta avec Adèle Vermeil épouse d'Arthur Appenzell, banquiers, dont la réputation était préservée. Ils eurent trois enfants. Charles était l'un deux, mais fut aveugle jusqu'à l'âge de 10 ans, et défiguré par une branche de rosier à 9 ans. Afin de cacher cette différence, malvenue dans cette famille respectable, ses parents lui imposèrent de porter un masque afin de camoufler ses cicatrices. Lorsqu'il grandit, il tomba amoureux de Bérénice Béguin. Elle aussi était différente. Particulière. Ensemble, ils eurent des enfants, dont la petite Eugénie au teint de porcelaine. Eugénie Appenzell, qui n'est autre que la grand-mère de Victoria, notre narratrice. Cette naissance dans cette famille si spéciale, ne fut que le début d'une longue lignée. La lignée des Appenzell...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album nous transporte au cœur d'une recherche généalogique menée par une jeune femme qui souhaite connaître ses origines et les membres qui ont composé sa famille. Benjamin Lacombe et Sébastien Perez n'en sont pas à leur coup d'essai. L'illustrateur et le scénariste ont déjà collaboré sur d'autre œuvres comme Frida, Facéties de chats ou encore Généalogie d'une sorcière. Avec cette Etonnante famille Appenzell, ils restent sur un format qu'ils connaissent bien, avec des illustrations qui interpellent, qui dérangent parfois. Ici la narration est un peu différente, puisque nous sommes confrontés à un album photo, qui nous expose les portraits des membres de la famille Appenzell, accompagnés de quelques lignes qui décrivent les personnages. L'univers reste bigarré, étrange, puisque les protagonistes ont tous des particularités physiques qui les rendent différents : queue de sirène, antennes sur la tête, cyclope... Les descriptions textuelles jouent d'ailleurs sur ces aspects singuliers, mais sont souvent sommaires. Le scénario permet ainsi de se questionner sur la différence, le rejet, mais aussi de se poser la question suivante : les monstres sont-ils toujours ceux que l'on croit ? Côté illustrations, le trait précis de Lacombe ne nous laisse toujours pas de marbre. Il retrace la vie des Appenzell en sépia, entre naissances et décès, en s'appuyant sur de nombreuses références. On notera ainsi des allusions à ses propres personnages (de ses précédents albums), mais aussi des influences plus ou moins subtiles à Tim Burton, La famille Addams ou à Miss Peregrine. Un ouvrage au travail éditorial soigné, au concept intéressant, mais peut-être pas suffisamment poussé pour explorer toute la richesse de cette thématique.