L'histoire :
Un appareil photo à la main, Omer Houston, éminent zoologue, s’est une nouvelle fois enfoncé profondément dans la jungle amazonienne de Palombie, afin d’y étudier ce véritable paradis de la biodiversité. Parmi la faune, se trouve évidemment le marsupilami et sa petite famille, qui connaissent maintenant les intentions pacifiques de l’explorateur. Aussi le côtoient-ils au quotidien, à chaque moment de la journée, à chaque instant même… Bref il est carrément trop collant, l’empêchant de prendre en photo autre chose que ses pitreries. Lors d’une discussion avec des indiens Chahutas, Houston apprend qu’un « monstre rouge » aux énormes dents jaunes dévasterait la terre sacrée des Chuchotas, la tribu voisine. Les deux tribus sont un peu en froid, à ce moment, en raison d’une sombre histoire de coq volé (du coup, c’est un indien qui se lève pour chanter chaque matin à l’aube…). Houston pense aussitôt que le responsable de ces saccages serait le Mapinguari – le légendaire yéti de l’Amazonie, découvert au tome précédent – dont les caractéristiques correspondent en tous point à cette description, fait des siennes. Il s’en va donc rejoindre le territoire des Chuchotas, sans s’apercevoir que 3 passagers clandestins, des bébés marsupilamis, sont grimpés à bord de sa pirogue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le pur respect de l’esthétique et de la verve franquiniennes (néologisme d’André Franquin, créateur de cet animal culte), Stephan Colman (au scénario) et Batem (au dessin) nous invitent à nous joindre à une nouvelle aventure guère originale, mais éminemment charitable, du célèbre Marsupilami. Au menu, les marsupilamis, le mapinguari (créature nouvellement venue au précédent tome), les indiens et l’explorateur Omer Houston (prononcez à la française, d’une traite, pour saisir le jeu de mot), qui décroche ici le premier rôle, s’opposent à la déforestation massive de leur environnement. La série adopte en effet de plus en plus une démarche écolo, et on ne saurait l’en blâmer. La forêt amazonienne pâtit réellement chaque jour un peu plus de la déforestation galopante (l’équivalent de 4 millions de terrains de football rasés chaque année !!) et les auteurs reportent judicieusement ce problème sur leur héros tacheté bondissant, qui habite dans cet écosystème menacé. L’ennemi n’est donc plus ici le chasseur Bring Backalive, mais les bulldozers. En outre, la démarche des auteurs et de l’éditeur ne s’arrête pas à ces bonnes intentions narratives : depuis quelques tomes, tous les albums de la série sont imprimées sur du papier FSC (Forest Stewardship Council : label qui garantit une gestion durable des forêts, respectant l’homme et la nature). Encore plus fort : pour chaque album acheté, une partie du prix est reversée au WWF pour soutenir ses actions de protection de l’environnement. Qui dit mieux ?