L'histoire :
Invitée à une soirée mondaine, Natacha prend congé de son hôte, le conte de Froidbermont. Elle lui apprend alors qu’elle doit décoller le lendemain pour les îles de Tiha-Tiha. Surprenant la conversation, le majordome confie à l’hôtesse de l’air un petit colis, à destination de son fils, cuisinier chez Horace Mouton, un ami du conte qui habite justement ces îles du pacifique. Le lendemain, Natacha et son ami stewart Walter se réveillent mutuellement par téléphone, (forcément) en retard. Ils parviennent néanmoins à s’enregistrer à temps et tout l’équipage décolle à l’heure. L’avion doit pourtant se poser en catastrophe suite à une avarie rare : un réacteur est touché par les débris d’un satellite. A peine sont-ils arrivés à l’aéroport local, que Natacha est enlevée par deux inconnus. Aussitôt, Walter veut intervenir, mais un chien des stups flaire une odeur suspecte dans le paquet du majordome. Il est alors providentiellement aidé par une mystérieuse brune, qui l’emmène faire une course-poursuite en moto à travers moult paysages exotiques…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir exhumé des cartons un vieux scénario, jubilatoire, écrit par Peyo (cf. le tome 19, la mer de rochers), François Walthery reprend du service aux côté de Guy d’Artet, pour la trame de ce tome 20. A priori, on est bien entendu enthousiastes de retrouver une héroïne aussi emblématique que Natacha, quarante ans après sa création. Toujours aussi indépendante, dynamique, souriante et… sexy, Natacha se retrouve « vaguement » mêlée à un trafic d’armes dans des contrées tropicales. « Vaguement », c’est bien le mot, eut égard à la couverture et aux conjonctures que doit affronter cette héroïne, mais aussi parce que ce scénario est hélas bien décousu. L’intrigue est improbable, jonchée d’idées biscornues (le satellite qui tombe n’a aucun intérêt), de rebondissements ternes et d’une fin conclue en trois coups de cuillères à pot. Certes, la compagnie de l’hôtesse de l’air la plus célèbre du 9e art (c’est aussi la seule) n’est pas pour nous déplaire : la belle trouve toujours le moyen d’évoluer dans des tenues relativement aimables… Cette fois, elle fait de la planche à voile en talons aiguilles (vous essaierez, pour voir), avant de finalement retirer son juste-au-corps en arrivant sur la berge, parce que « l’eau est poisseuse »… (c’est sûr qu’en soutif, elle est tout de suite moins poisseuse). Bref, les fans de la première heure y retrouveront assurément l’« ambiance Natacha », ainsi que l’esthétique propre à la série, un dessin jovial inscrit dans des cases denses et peu lisibles. Car en outre, Walthery jonche l’aventure de nombreux clins d’œil perso dans les marges (l’ombre du grand Franquin est omniprésente) ou dans les cases (un policier est un sosie de Gaston). Seule la nostalgie est réellement efficiente sur ce 20e opus…