L'histoire :
Alors qu'elle est encore au lycée, Cyprine connaît ses premières fois. Ses parents se sont absentés, et elle invite Quentin à venir chez elle. Mais peu après leur rapport, les doigts de Quentin commencent à le démanger. Rien d'alarmant jusqu'ici. Alors Cyprine continue à prendre du plaisir. Avec son meilleur ami, Josef, et avec Nabil sur qui elle craque. Quelques jours après, sa copine Sara lui envoie un SMS : Nabil est à l'hôpital. Pourtant, le week-end précédent, il allait très bien... Lorsque Cyprine arrive à la clinique, elle croise Josef qui est lui aussi hospitalisé. L'un est brûlé à la bouche, l'autre au bassin... Alors elle se questionne et commence à comprendre : et si c'était elle qui était à l'origine de ces brûlures ? Le soir, elle fait le test et se donne du plaisir. Rapidement, elle arrête : sa main la brûle. Plus de doutes : sa cyprine est corrosive ! Elle devient la paria du lycée, la fille facile, la sorcière. Et sa copine Sara, son seul soutien, part sur Paris pour ses études. Ne supportant plus la situation, elle monte à la capitale pour prendre un nouveau départ, et intègre un cabaret en tant que serveuse. Mais lorsqu'un client va trop loin et menace de la violer, elle repense à son super-pouvoir, et décide de se venger...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors qu'elle découvre sa sexualité, Cyprine réalise aussi que celle-ci est dangereuse pour ses partenaires, qu'elle blesse de façon corrosive à chaque rapport. Pour ce premier tome de bande dessinée, nous découvrons le travail de Tess Kinski, une jeune autrice grenobloise, qui a d'abord publié ce bouquin en auto-édition, avant d'être publiée par Massot. Elle invente ici une femme au super-pouvoir particulier : elle possède une cyprine corrosive. Face au harcèlement de rue quotidien, aux injonctions violentes et désagréables des hommes qu'elle croise, elle décide de se servir de son pouvoir pour se venger. Féministe engagée, Tess nous dresse le portrait d'une femme à bout, qui décide de montrer sa force, de ne pas rester passive face à cette discrimination et ce manque de respect. L'idée du scénario lui est venue après s'être elle-même fait harceler dans la rue. La bande dessinée était un moyen de réponse, de catharsis et de prise de conscience pour ses lecteurs. Le personnage de Cyprine sera entouré par une multitude de personnages bienveillants qui la soutiendront dans ce trauma psychologique. Le dessin est en noir et blanc, avec des touches de colorisation : dans les tons de jaunes et roses pour les arrières plans, et dans un rose plus punchy pour les cheveux de Cyprine lorsqu'elle se décide à débuter une nouvelle vie. Ce roman graphique a une thématique originale et surprenante, mais il se lit très bien, avec des messages en filigranes qui nous poussent à réfléchir. Par ailleurs, malgré quelques scènes de sexe explicites, cela ne reste pas la majorité de la bande dessinée, et un véritable scénario accompagne les illustrations, tout en étant inclusif.