L'histoire :
Lily se rêve en princesse resplendissante sur son fier cheval blanc, quand elle ne joue pas la peste de service. Elle rêve aussi de délicieux mets – une cassolette de pradone aux écorces de citron confit accompagnée de... frites ! A son meilleur ami, elle explique que son grand-père est apeuré par les crocodiles verts, il est « crocovertophobe ». Dès qu'il en voit un, il se met aussitôt à trembler ! Sauf qu'avant de se faire opérer, le chirurgien prononce les mots interdits... Depuis l'incident, l'hôpital a dû fermer ses portes. Quant à Bonus, un des amis de Lily, il a déjà le sens des affaires. Bachir et Gisèle vont aussi rejoindre cette petite troupe pour de folles aventures.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme son titre l'indique, il est question de strips inscrits dans la droite lignée des Peanuts de Charles Schulz. Présentées sous forme de bandes en quatre cases, les aventures de Lily manient les sentiments par le verbe et les jeux de mots, jouant des contrastes imagés pour distiller humour et tendresse. C'est gentillet, c'est doux, un brin impertinent, mais l'ensemble peine à aller plus loin (le veut-il d'ailleurs ?). Car Alph a parfois tendance à tomber dans la blague facile, pas vraiment inventive. Après quoi, l'exercice est toujours difficile pour qui a le mérite de s'y livrer et, de ce point de vue, Alph s'en sort plutôt bien, par des chutes malines, tout en n'évitant pas cependant une certaine monotonie. Mieux vaut donc morceler pour prendre tout le plaisir possible. Certains gags sont bien sentis (celui de la commercialisation du yaourt spécial). D'autres sont plus lourds (l'histoire du crocovertophobe). Reste que l'auteur sait installer une ambiance plaisante dans ce petit livre au format à l'italienne élégant et que le lecteur devrait s'attacher à sa galerie de personnages. Bref, Lily strip ressemble à une déclinaison honnête des Peanuts, sans toutefois se hisser au même niveau. Il n'en a d'ailleurs pas la prétention. Une BD qui devrait surtout plaire aux plus jeunes.