L'histoire :
Maurice grandit en Belgique aux côtés de ses potes Paul et John. Comme tout le monde, ceux-ci s'amusent à le surnommer Ringo. Alors qu'il est adolescent, il fait la rencontre d'Anne, lors d'une soirée au Middle of nowhere. Ils se fréquentent de plus en plus et finissent par sortir ensemble. Cependant, leur histoire d'amour ne survit pas à une soirée où l'un des amis d'Anne a des gestes déplacés et Ringo le corrige. Celle-ci n'a rien vu venir. Depuis lors, ils se voient de moins en moins... mais leur lien n'est plus le même. Des années plus tard, après que chacun a vécu diverses épreuves, ils doivent se revoir. Mais pas en Belgique : en Australie ! C'est donc dans un avion que Ringo se remémore ces souvenirs d'adolescence, mais aussi qu'il tente d'échapper aux démons qui le rongent. En arrivant au pays des kangourous, le jeune homme a encore une longue route à faire, ce qui lui permet de penser longuement. Comment Anne va-t-elle réagir en le voyant arriver ? Sera-t-elle toujours aussi belle ou juste contente de le revoir ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quelque part les étoiles recueille les trois ouvrages initialement publiés aux Pays-Bas sous le nom de De tweede kus. Les éditions marseillaises Même pas mal surprennent à chacune de leurs publications. Ce nouvel ouvrage est aux antipodes des précédents (les trashy-comiques Paf et Hencule et La rupture tranquille). Il œuvre en effet dans un registre très différent, puisqu'on y suit un jeune homme qui part retrouver son premier amour à l'autre bout du monde, afin de fuir les démons qui le taraudent. Entre la comédie sentimentale et la chronique sociale, l'histoire de l'auteur belge est vraiment bien menée, touchante même par moments. Les lecteurs se retrouveront sans mal dans le personnage de Ringo ou dans celui de Anne. Les personnages ont des réactions naturelles et certaines scènes rappeleront sans doute nombre souvenirs aux lecteurs et trices. L'auteur insiste aussi sur les douleurs liées à la famille, ses désillusions. Conz réussit l'exploit de faire passer les 264 pages de cet album à grande vitesse et sans jamais lasser. Ce voyage initiatique réussit pleinement la démarche de l'émotion. Les séquences poétiques ou hallucinées sont parlantes et malgré un trait simple de prime abord, Conz joue avec les teintes de gris pour forcer l'attention ou non sur les passages importants. Cet épais pavé empreint d'autobiographie vous plongera tour à tour dans la nostalgie ou le bonheur. Une belle découverte.