L'histoire :
Londres 1984. La Capitale anglaise est la plus grande ville de l'Océania, un vaste regroupement d'anciens états, établis après les guerres nucléaires et la Grande Révolution, qui amena au pouvoir le Parti, appelé Angsoc. Le monde est alors divisé entre l'Océania, l'Eurasia et l'Estasia. Chacun de ces trois grands blocs étant gouverné par sa propre doctrine. L'Océania est en guerre permanente avec Eurasia. Le but étant la conquête de quelques territoires livrés à eux-mêmes. L'Angsoc est dirigé depuis longue date par Big Brother, leader emblématique dont le visage s'affiche en grand, partout. « La guerre, c'est la paix, La liberté, c'est l'esclavage, L'ignorance, c'est la mort »... En Océania, la population est composée à 85% de prolétaires et 15% de membres du parti. Cette dernière catégorie est divisée en deux : d'un côté, les membres du parti intérieur et les membres du parti extérieur. Tous les membres du parti sont sous surveillance permanente. Les Camespions sillonnent le ciel et filment tout. Les Télespions diffusent toutes sortes d'informations en continue et peuvent tout voir, tout entendre. Sans parler des espions tout court... Dans cet univers désincarné, Winston Smith, employé au Ministère de la Vérité, est chargé de réécrire l'histoire, afin qu'elle colle parfaitement avec la version officielle. Le problème, c'est qu'avec Julia, ils s'aiment... Pas simple dans un monde où les sentiments sont prohibés !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Big Brother is watching you... Souriez, vous êtes filmés. 1984 fait partie de ces romans d'anticipation fondateur, au même titre que Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, le premier proposant une vision désincarnée du monde sous la coupe d'un parti totalitaire, et l'autre un monde où le plaisir achète la population pour mieux la soumettre. Cette nouvelle adaptation du roman de George Orwell tranche avec les précédentes grâce à une façon originale de raconter l'histoire, avec un Winston Smith à la peau d'ébène et une pointe d'érotisme. Fred Pontarolo, en auteur complet, se focalise sur l'atmosphère sombre du roman, avec des dialogues incisifs et denses. Les textes posent un climat pesant, donnant envie de se rebeller contre ce sur-ordre établi, de prendre les armes, pour ne pas sombrer dans la folie voulue par l'autorité. A moins que l'on ne se laisse emporter dans le supplice. L'ultra-présente voix off introspective permet de découvrir l'œuvre mythique de l'auteur anglais dans toute sa dimension. Le dessin est dans la même lignée, avec un trait saccadé et hachuré, des personnages au regard intense, éteints ou vifs, selon le degré de folie intérieure. Une nouvelle adaptation à lire et à comparer avec les autres toutes sorties en 2021 (ouverture des droits oblige...).