L'histoire :
Eté 1969, en Lorraine, pas la belle Loraine des campagnes, mais plutôt celle des hauts fourneaux, de la crasse, de la rouille… La Loraine moche. Quelque part entre les villes de Montois-la-montagne, Joeuf, Froidcul et Moyeuvre-Grande, une Simca s’avance sur un chemin de pleine forêt. Cette Simca appartient à un certain Jean-Paul Pontarolo. Une bagnole, c’est tout ce qu’il a pu se payer avec son salaire d’ouvrier qu’il gagne pourtant depuis l’âge de 14 ans ! Car à 24 ans passés, il doit toujours reverser l’intégralité de ses revenus à ses parents. A ses cotés est assise une certaine Fernande Charois. Elle a 20 ans, plutôt jolie, un peu naïve… A moins qu’elle ne soit déjà folle ? En balade dans les bois, la voiture tombe en panne. Quelques mois plus tard, Frédéric Pontarolo verra le jour…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après plusieurs albums de fiction (Naciré et les Machines, L’homme invisible, Bone, etc.) et une adaptation (1984), Frédéric Pontarolo se lance dans un récit autobiographique. S’il s’attarde sur son enfance avec quelques rares bons moments, on est loin d’une autobiographie à la Pagnol avec une enfance douce. Ici pas de beaux paysages provençaux, de famille équilibrée, d’échanges cordiaux entre adultes. Frédéric Pontarolo a grandi dans une cité ouvrière de métallo modestes souvent rustres avec des parents qui se parlent rarement tendrement. L’enfance de Frédéric sera également marquée par la mort : celle du grand-père italien, d’un cousin des suites d’un cancer ou encore d’une inconnue dans un accident de la route. Même ses serins du Mozambique, Roméo et Juliette, connaîtront un destin tragique. Enfant, il sera également le témoin d’agissements incestueux de la part d’un cousin sur sa sœur. Frédéric Pontarolo profite de cette autobiographie pour régler ses comptes avec certains membres de sa famille. Il dénonce notamment le silence coupable de sa mère. Ce récit oscille entre moments tendres liés à l’innocence de l’enfance et des passages plus graves, plus sombres. C’est un récit personnel fort, d’une touchante authenticité. Les dessins aquarellés avec leurs teintes chaudes et nostalgique nous plongent parfaitement dans une Lorraine des années 70 qui va bientôt connaître le déclin.