L'histoire :
En compagnie de sa fidèle mouette, Capitaine vogue en pleine mer, sur un bateau trop petit pour lui. De sa longue vue, il scrute l’horizon. Soudain, un aileron de requin ! Alerte à bord ! Capitaine descend dans la salle des machines et active en urgence le bouton rouge approprié. Aussitôt, le bateau fait une pirouette, se retournant sur le ventre et offrant à la vue sa dérive, ressemblant à s’y méprendre à un aileron de requin. Ouf, le monstre peut passer sans se rendre compte de rien…
Plus tard, le bateau de capitaine se heurte à un bout de banquise, l’éclatant en mille morceaux d’icebergs. Sa pipe et son bonnet en atterrissent même sur la tête d’un petit manchot. Voulant récupérer son bien, Capitaine s’approche de l’iceberg de l’animal, heurte à nouveau son bateau qui cette fois se fend et sombre.
Plus tard, un nouvel aileron est en vue dans la lunette du marin. La procédure d’alerte est une nouvelle fois enclenchée. Re-bouton rouge, re-pirouette du navire. Or surprise, la tête à l’envers sous l’eau, Capitaine s’aperçoit qu’il ne s’agit pas cette fois d’un requin, mais d’un autre bateau piloté par une autre capitaine disposant du même système de camouflage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Piloté par Henri Meunier, ce premier Capitaine destiné aux enfants ne sachant pas encore lire aura sans doute du mal à remporter une totale adhésion. Plus que des historiettes drôles ou exotiques, il s’agit surtout ici d’anecdotes décalées, improbables, presque non-sensiques… des concepts difficiles à appréhender par un si jeune lectorat. Certes, les têtes blondes parcourront ce premier tome sans déplaisir, emballés par le décorum épique des embruns. En revanche, ils resteront plus perplexes devant les fragments d’océans découpés à angles droits, ravins improbables ou trous carrés que Capitaine se met à remplir, satisfaisant partiellement au passage les parents amateurs d’absurde. Requins féroces, sirènes charmantes, monstres marins et pingouins constituent les autres thématiques récurrentes de ces aventures mitigées. Une forme de lyrisme s’échappe néanmoins de ces planches dessinées avec un sens certain de la synthèse. Les parents frustrés se rattraperont en faisant un bon usage des jeux situés en pages de gardes, des petits classiques toujours efficaces (jeux à points, labyrinthes, 7 erreurs…).