L'histoire :
Sur la Kouklamou, l’équipage est d’humeur festive et chante à tue-tête. Seuls deux des pirates n’ont guère le cœur à rire : le petit capitaine et sa femme la prétendue muette. Solidement ligotés, le dernier fiasco d’Un zèle imbécile leur vaut aujourd’hui la planche. Sous les ordres de Romuald, les époux sont balancés par-dessus bord en pleine mer… sur le seul îlot du coin ! Résultat, s’ils échappent à la noyade, ils n’en demeurent pas moins abandonnés avec pour seule ressource les livres du capitaine, eux aussi débarqués. Néanmoins, alors que le navire s’éloigne, le vieux filou à la barbe blanche ne semble pas trop s’en faire. Et pour cause, puisqu’il a caché dans ses recueils de quoi survivre des jours entiers : de la gnole, du fromage, sans compter les poissons à pêcher ! Plus important, l’atlas garde en son sein de précieuses cartes : les cinq fameuses cartes au trésor. Romuald et toute la clique seront bien obligés de revenir les chercher… A moins qu’ils ne s’en aperçoivent pas et/ou que le Boutskéfallé du terrible Charles n’atteigne l’île de Wahlala avant tous et ne s’emparent du prochain trésor…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pourquoi Ratafia ? Car la saveur de cette série se devine à son seul titre. Après Mon nom est capitaine et Un zèle imbécile, voici venir un 3e opus à l’intitulé « Houellebecqien » : l’Impossibilité d’une île. Où l’on retrouve notre joyeux équipage en quête d’un énième fantasmatique trésor sur une île en forme de point d’interrogation. Vous l’aurez compris, ce n’est pas gagné. Pour eux tout du moins. Quant à nous, quel plaisir chaque fois renouvelé de les retrouver ! Comme à son habitude, le trio Pothier et Salsedo (bis) nous gratifie d’un album haut en couleurs, soigné et… fort à propos. Les jeux de mots et les contre-pieds comiques se succèdent. Tout y passe, du clin d’œil à Charlot (le Dictateur) à de simples onomatopées (ou d’hilarantes références religieuses), les auteurs possèdent ce talent étonnant de rebondir toujours. L’ensemble demeure ainsi d’une cohérence et d’une tenue stupéfiante. Le puzzle s’emboîte à merveille. Certes, l’humour est souvent vaseux, parfois vraiment lourd, mais toujours délicieux ! Sans crier au génie, ce titre Treize étrange est à n’en point douter un succès pleinement mérité. La lecture achevée, vous en redemanderez. Le prochain et conclusif titre de ce premier cycle s’annonce tout aussi jouissif qu’énigmatique : Dans les coinstots bizarres. A suivre…