L'histoire :
Ticayou, un petit garçon sautillant, vit au sein d’une tribu préhistorique, il y a des milliers de milliers d’années. Ce jour là, tandis que les femmes du clan tannent et cousent des peaux, que les hommes chassent ou fabriquent des armes, Ticayou est occupé à ramasser du bois pour le feu du repas. Eloigné à quelques encablures des siens, il observe alors deux mammouths qui se désaltèrent au bord d’une rivière. Ce faisant, les pachydermes marchent dans les ornières boueuses de la berge et repartent dans la prairie en laissant pour traces de grosses galettes de terre glaise. Il n‘en faut pas plus à Ticayou pour jouer à les imiter : il galope au bord de la rivière, embarque volontairement des gros paquets de boue sur ses chausses et sautille dans l’herbe pour y dessiner ses traces. Et avec les mains, et avec les pieds… et quand il rentre au village, les autres enfants se moquent de lui, tellement il est maculé de gadoue. Après s’être débarbouillé, il a alors une autre idée en regardant bruler un feu : utiliser un branchage carbonisé pour dessiner sur sa main… puis sur son visage. Décidément, Ticayou a la fibre artistique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Eric le Brun et Priscille Mahieu, deux jeunes profs passionnés de dessin, de BD et de préhistoire, trouvent dans la création de ce petit personnage préhistorique une manière astucieuse et intelligente de faire d’un Ticayou trois coup… Primo, ils parviennent à présenter un contexte préhistorique réaliste : les activités de la tribu sont authentiques, les modes d’expérimentation parfaitement logiques. Certes, si la collection Petit Bonum de Milan, sans bulle écrite, est par définition « à lire dès 4 ans », cette aventure trouvera tout de même son plein potentiel à partir de 6 ans. Secundo, ce réalisme n’est vraiment pas rébarbatif pour un sou dans ses aspects didactiques, grâce à la gaieté du dessin et à la fluidité narrative de l’aventure. Tertio, le Brun et Mahieu mettent en scène une démarche et un état d’esprit extrêmement positifs véhiculés par un petit héros attachant : car oui, il est possible et pertinent d’apprendre en s’amusant. Or… quatro, l’apprentissage autodidacte de ce petit héros cible les prémices de l’art pictural (les dessins d’animaux dans les grottes), un concept créatif que les auteurs utilisent eux-mêmes majoritairement pour transmettre leur histoire ! Ces auteurs là commencent de belle façon leur carrière, en rendant hommage de manière maligne et agréable à l’inventeur inconnu de l’art dont ils se font les mediums. C’est ingénieux, honorable, délassant, la boucle est bouclée !