L'histoire :
Au moyen-âge, dans une bourgade, une troupe de saltimbanque s’apprête à donner leur spectacle de rue. Tandis que deux funambules passent au dessus de la place, le colosse Malbar envoie Vilaine sur le toit d’une maison, déguisée en oiseau. Son numéro à elle, c’est de faire semblant de voler et de finalement tomber dans les bras de Malbar. Pendant ce temps, un pickpocket s’empare de la bourse d’un bourgeois, tandis qu’il a les yeux rivés vers les toits. D’en haut, Vilaine remarque ce manège. Elle saute aussitôt dans les bras de son comparse et court chaparder à son tour le butin au voleur, pour le rapporter à son propriétaire. Il était temps : la maréchaussée commençait à accuser la troupe de complicité de vol. En d’autres lieux, et tandis que la troupe s’est enrichie d’un nouveau bouffon rondouillard, Fastap, elle est aimablement conviée à distraire un Seigneur en son château. Tandis que Fastap fait son numéro, Vilaine use cette fois de ses talents de voleuse pour pénétrer dans les appartements privés et s’emparer de quelques bijoux. Plus tard, à Toulouse, Vilaine fera la connaissance de deux autres petits chapardeurs professionnels…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier tome de Vilaine est concocté par deux « vétérans » des éditions Milan (éditeur du label Treize Etrange). Gérard Moncomble est en effet un prolifique auteur d’ouvrages jeunesse (chez le même éditeur), tandis qu’Alain Grand ne fait parler de lui qu’une fois par décennie… (2 albums seulement à son effectif : Opération Comics en 1991 et les chroniques de Zilda en 2001). Ici, nous découvrons d’emblée un graphisme jovial et « douillet », plutôt bien maîtrisé, et coloré avec mesure par le dessinateur de l’Étrange affaire des corps sans vie, David François. Les dialogues sont parcimonieux, les évènements parlent d’eux-mêmes. Ce premier opus d’exposition présente alors une jeune héroïne, Louise, au curieux sobriquet de Vilaine (déjà moins curieux à l’époque). La gamine est une sorte de cleptomane itinérante, qui nous balade au gré d’un moyen-âge assez crédible et tout public. Le récit évite de tomber dans le manichéisme bon enfant, mais en contrepartie, le personnage de Vilaine manque également un peu de charisme, ce qui n’aide pas trop à l’assimilation inhérente au personnage. En attendant que ses aventures prennent du corps et de l’ampleur, on profite d’une honnête mise en bouche fort divertissante...
