L'histoire :
Inlassable coureur de jupons, Boris est aussi amateur d'art et de boxe. Après avoir quitté l'appartement de sa copine, il rejoint Pierre, un de ses amis de longue date. Ils discutent de leurs projets et situations sentimentales. Pierre annonce qu'il part vivre à New-York dans l'appart de Brooklyn de sa mère, qui s'est depuis peu amourachée d'un Argentin. Boris, lui, tandis qu'il reluque la serveuse du restaurant, annonce qu'il a plutôt des envies d'Italie et de musées florentins... Là-bas, il fera des rencontres, visitera les musées, avant d'être affecté par d'étranges visions...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Beats Per Minute est annoncée sous la forme d'un triptyque, chacun des opus retraçant le destin d'un personnage, ici Boris, et d'une ville, ici Florence. Il y sera question d'un triangle amoureux très stendhalien reliant les sentiments et les trajectoires de Boris, Pierre et Marielle, entre Florence, Paris et New-York. Dans une BD qui varie les approches graphiques, entre carnet de voyage, chronique sociale et récit onirique, Claude Cadi narre le destin d'un personnage peu commun, à la fois amateur de boxe et d'art, mais aussi séducteur invétéré et apparemment thésard. Pour tout dire, ce mélange qui paraît peu crédible a priori fonctionne plutôt bien, même si le personnage est encore brossé de manière superficielle. Plus intéressantes sont les approches graphiques : l'utilisation de crayonnés, proches du croquis et celle de l'aquarelle permettent de varier les ambiances, les paysages – entre végétal et minéral, pluie et chaleur estivale – et les registres de lecture, l'auteur prenant aussi plaisir à reproduire les célèbres œuvres de la Renaissance de la Galerie des Offices (voir la belle Annonciation de de Vinci) ou les rues de Florence. Boris se cherche un destin, une identité et tente de mettre un peu d'ordre là où tout n'est que chaos sentimental. Entre visites de musées, amours de vacances et visions, il se dégage de la BD un parfum étrange mais intéressant, qui prendra sans doute tout son sens une fois la trilogie terminée. Car pour le moment, le message est encore un peu flou, même si l'on sent un beau potentiel. A suivre, donc...