L'histoire :
A Palenque (Mexique), en 1949, un archéologue insiste auprès de ses ouvriers pour poursuivre des fouilles commencées il y a plusieurs années au sommet d’un temple inca. Il est persuadé que la pyramide est creuse et qu’en soulevant une dalle, ils vont trouver un trésor. En 2001, le français Jean-Baptiste le Naëc fait un séjour au Mexique et sympathise avec un gamin des rues, Jésus. Ce dernier lui donne des tuyaux sur Aoura, assurément la plus belle jeune femme de la bodega où il boit une cerveza. Elle est abordable d’apparence, mais Jésus lui conseille de se méfier de son frère, un mafieux de la pire espèce. Finalement, Jean-Baptiste accorde le gîte à Jésus dans sa chambre d’hôtel. Les infos télévisées sont en boucle sur le vol du siècle : de précieuses pièces ont été dérobées dans un musée, dont le fameux masque de jade du roi Pakal. Le lendemain, Jésus emmène Jean-Baptiste chez son père adoptif Jorge, dans un bidonville. Ce dernier est une sorte de shaman, ravi que son fils lui ait rapporté du chaac, une drogue douce lui permettant la transe. Jorge leur raconte une aventure ésotérique incroyable, qu’il affirme avoir authentiquement vécue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un nouveau cycle de Terra incognita débute, toujours scénarisé par Serge Perrotin et dessiné par Chami, au sein de la structure Monkey Verde créée spécialement à cette fin de liberté auto-éditrice. Ce second cycle totalement indépendant du premier est un préquel, dans le sens où il se déroule bien en amont, en 2001, en reprenant juste trois éléments qui font le lien. Primo, le héros Jean-Baptiste le Naëc est un ancêtre d’Erwan du premier cycle. On se doute donc qu’il va s’en sortir, afin d’assurer sa descendance et ainsi mettre en cohérence la série. Deuxio, le milieu sud-américain, les divinités aztèques et incas, sont au cœur de l’intrigue. Tertio, la dominante shamanique est à nouveau plus que susceptible de nous embarquer dans des voyages temporels alambiqués… et cet épisode pilote nous apporte de nombreuses pistes pour dérouler l’aventure archéologico-ésotérique, dans la veine des Indiana Jones. Une part de romance reste au programme, entre Jean-Baptiste et la belle Aoura, bien que la psychologie des personnages soit aussi sommaire que le découpage narratif semble pour le moment décousu. Seule la lecture de la suite permettra de nous dire si c’est un élan pour mieux nous embarquer ou les conséquences d’un manque de direction éditoriale – le prix de la liberté ? Le registre de série B reste tout de même appréciable dans le sens où il procure une belle densité d’aventures.