L'histoire :
En septembre 2001, deux inspecteurs du ministère des affaires étrangères sonnent à la porte de l’appartement parisien d’Iris de Pierrepont, la concubine officielle de Jean-Baptiste le Naëc. Ils lui demandent d’authentifier son écriture, retrouvée sur un parchemin datant au carbone 14 du… XVIème siècle et découvert… dans les années 50 ! Or même si cela semble totalement incohérent, Iris authentifie bien le manuscrit comme étant de la main de son compagnon. Ils lui racontent alors que Jean-Baptiste se retrouve étrangement mêlé à une affaire de cambriolage d’un précieux masque de jade, une relique sacrée maya, dans le musée anthropologique de Mexico. Ça n’est pourtant pas son style : Jean-Baptiste a toujours été d’une honnêteté maladive. Or aujourd’hui, Jean-Baptiste semble avoir disparu. À une toute autre époque, Jean-Baptiste se réveille totalement nu au sommet de la pyramide de Palenque en ruines et rongée par la jungle. A ses côtés, se trouve le masque de Jade. Que lui est-il arrivé ? Où sont passés les touristes ? À quelle époque se trouve t-il ? Où est Aoura, la fille dans les bras de laquelle il se trouvait au moment de ce saut temporel ? Il essaie de comprendre en réunissant toute sa culture historique précolombienne, lorsqu’il se sent épié. Il poursuit les deux indigènes tapies dans les fourrés jusqu’à leur village. Il est accueilli comme une divinité par des prosternations. Il tient en effet le masque de jade à la main…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 5ème épisode – deuxième du second cycle – de Terra incognita est assurément le plus convaincant de la série. D’une part parce qu’il apporte aux lecteurs des informations historiques essentielles à la compréhension de la conquête du Mexique au XVIème siècle, mais aussi parce qu’il met en cohérence toutes les séquences du tome précédent, qui faisaient jusqu’alors un peu effet puzzle. Notre héros rouquin, de notre époque, se retrouve bel et bien transporté en pleine campagne des conquistadors vers 1519 en pays Inca. Son excellente connaissance des civilisations précolombiennes est un atout de taille pour comprendre ce qui lui arrive, mais moins que le masque de jade en sa possession qui lui procure un statut divin auprès des autochtones. Mais surtout, le changement de dessinateur – Chami laisse sa place à Bry – accorde un souffle épique nouveau. Pourtant, il y a clairement une rupture graphique : le dessin de Bry est infiniment plus poussé, à tous points de vue, dans un style réaliste maîtrisé et détaillé, avec un soin particulier apporté aux décors et aux costumes des guerriers aztèques et mayas. Les scènes de batailles, de sacrifices rituels, le débarquement de Cortez, sont autant de scènes anthologiques totalement abouties. Le souffle épique est au rendez-vous, le mystère ésotérique persiste, le focus culturel est bénéfique… et Serge Perrotin n’oublie pas la scène romantique, qui ressemble désormais à une signature sur chacun des épisodes de cette saga auto-éditée. Étant donné le mode de production un peu décousu, on craint que le tome 6 se fasse cruellement attendre…