L'histoire :
Tandis qu’un preux chevalier galope à bride abattue vers la haute tour d’une princesse attaquée par un dragon géant, il est lui-même assommé par deux bandits de grand chemin : l’humain Bardeur et une Mouche verte géante ! Le dragon était leur complice, chargé d’attirer un prince dans leurs filets et de spolier une princesse. Bardeur et Mouche le dépouillent et embarquent son cheval pour le faire cuire au barbecue. Un vieux fou assis près d’un feu leur raconte alors une histoire de bataille épique qui eut lieu jadis pour la possession du trésor d’Elric. Elric le terrible, l’infernal, le putride, qui conquit tous les royaumes du monde en chaussettes, car nulle botte ne résistait à ses fétides extrémités. Bardeur et Mouche s’en cognent un peu le coquillard, de cette histoire, et ils dévorent le cheval. Mais ensuite, durant leur promenade digestive, ils aperçoivent la tranche d’un coffret enfoui sous une vieille souche. Ils le déterrent et l’embarquent, afin de l’ouvrir autour d’une bonne bière, à la taverne. Ils ignorent qu’ils vont ouvrir le trésor d’Elric, contenant une puissante relique : ses chaussettes. Le coffre ouvert, l’odeur est tellement pestilentielle que le barman les flanque à la porte. A l’extérieur, Bardeur commet l’erreur fatale : il enfile une chaussette sur sa main gauche. Aussitôt, son bras devient difforme et avec une voix gutturale, la chaussette pose une question fatidique : Where is Brian ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une brève vérification dans un dictionnaire nous confirme que « Barouf » signifie bruit, tapage, et par extension gros bordel délirant. Au vu et au su de cet album déjanté, sans queue ni tête, mais avec des chaussettes qui puent, la définition est appropriée. Nous allons tenter d’en extraire quelques clés et un fil directeur. Nous suivrons donc ici un couple de héros improbables : un humain possédé par des chaussettes puantes et parlantes, ayant appartenu à un guerrier légendaire et démoniaque, ainsi qu’une mouche verte géante. Leur quête (semble-t-il, mais rien n’est moins sûr), consiste à trouve de quoi laver cette paire de chaussettes, pour se débarrasser de ses maléfices quelques peu envahissants. Ne cherchez pas à comprendre pourquoi, c’est comme ça. Le barman a une tête de planche, un petit vieux utile apparait dans des situations improbables pour délivrer des explications, les chaussettes parlent anglais, relativement aux premières pages d’un vieux livre de 6ème… Bref, c’est juste n’importe nawak, ça part en sucette et ça pète des câbles dans tous les sens. Mais qu’importe si on ne comprend pas tout : de l’aveu du public-cible (les 10-14 ans) c’est quand même un peu rigolo. Le dessin humoristique, ultra caricatural et très coloré de Legruth s’adapte à cette intention burlesque d’heroïc-fantasy souple à l’adoucisseur parfum lavande, qui devrait dériver vers d’autres aventures indépendantes, dans le même univers…