L'histoire :
Le jeune Dylan Dog reçoit madame Browning, belle trentenaire blonde dans son bureau. Celle-ci lui raconte comment son mari rentré blessé un soir, semble-t-il mordu à la jambe, va finir par décéder dans son lit, avant de se relever, agressif, l'obligeant à se servir d'une arme afin de le rendre inopérant, lui plantant un ciseau dans l'œil. Si l'enquêteur soupçonne un cas de zombie, et juge utile, accompagné de son assistant Gnap-Gnap et de la veuve d'aller voir de plus près le corps du défunt, cela n'est pas du goût de Scotland Yard. La police anglaise dépêche aussitôt deux inspecteurs à la morgue, dont son ex-femme. Là vont se dérouler de sérieux et étranges événements. Car le virus qui semble avoir terrassé le mari mort a diffusé entre temps...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Entre le numéro 401 et le 406 de la revue homonyme, Roberto Recchioni a proposé en Italie une mini-série présentant les débuts du jeune enquêteur en paranormal. Dans cet album – le premier épisode – le héros porte une belle barbe. Celui-ci, on l'apprend au cours du récit, est un ex policier de Scotland Yard, renvoyé pour alcoolisme et idées farfelues. Ces événements l'ont amené à divorcer de sa femme, collègue de travail. Après avoir bossé dans un cimetière, où il a rencontré son (premier) acolyte, balourd un peu écervelé, et vécu des histoires peu banales, il a monté son agence. On rentre de plein fouet dans cet épisode, avec une introduction dans une boutique d'antiquités, comme souvent. Simple introduction, avant une mise en bouche graphique somptueuse, résumant en images la sale histoire de la veuve Browning. Corrado Roi, déjà apprécié à quatre reprise chez le même éditeur, parvient â nous offrir des planches de toute beauté, au lavis d'encre noire, évoquant le meilleur du maître Alberto Breccia. C’est, cela dit, peu lui rendre hommage, alors que ses cases délivrent tout à la fois une ambiance sombre et éthérée, et une clarté de lecture impressionnante. Tout est présent pour faire de ce genre d’albums des petits bijoux de bande dessinée ; même si, avouons-le, ce scénario ne propose pas une histoire très originale en soi. Il n'empêche que le mélange bien dosé d'humour un peu pince sans rire, truffé ici de références pop (cinéma, rock, BD, jeux vidéo) et d'horreur, constitue la patte doucereuse de l’écriture de Recchioni. Espérons que cette collection cartonnée de l'éditeur isérois trouvera ses lecteurs. Super dolce !