L'histoire :
En 1910, le Mexique est une immense poudrière : les causes de l'explosion révolutionnaire se sont accumulées au cours des quarante ans de dictature de Porfirio Diaz. Un jeune cinéaste américain a décidé de rencontrer et filmer le rebelle Pancho Villa et ne trouve pas mieux pour commencer qu’une attaque violente de train de la gente militaire. Pas très à l’aise aux côté du tordu Pancho Villa, il fait la connaissance de son rival : le charismatique leader Emiliano Zapata. Entre ces trois-là, se trouve un autre américain, venu pour vendre des armes, mais dont le silence cache une autre réalité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Selon leur habitude bien installée, les éditions Mosquito se font fort de publier l’intégralité de l’œuvre de Sergio Toppi. Dans cet épisode de la célèbre collection italienne Un homme une aventure éditée en France chez Dargaud (dès 1978), au sein de laquelle les plus grands auteurs italiens et internationaux de l'époque (Battaglia, Buzzelli, Crepax, Manara, Micheluzzi, Pratt...) ont apporté leur talent, le maître italien se surpasse. Non content de nous proposer des pages aux dessins noir et blanc de toute beauté, habituels de sa maîtrise si reconnaissable, il délivre un récit à la fois d’aventure et documentaire, teinté aussi de fantastique. Se servant en effet de la présence d’un réalisateur américain fixant sur caméra l’attaque d’un train, les ambiances du Mexique si poétiques... il nous rend à la fois acteurs et spectateurs Un tour de force démultiplié par l’intrigue mettant en présence les deux tenants principaux de cette révolution : Pancho Villa, général sanguinaire, et Emiliano Zapata, leader charismatique, mais tactique. La séquence sur la pyramide du soleil de Teotihuacan est un summum de cet épisode, où toute la richesse culturelle et historique de ce pays aux paysages changeants nous saisit. Un homme une aventure n’a jamais aussi bien porté son nom. Le didactisme et la qualité de cette œuvre en font un indispensable. Espérons que d’autres titres rares suivront, puisque Mosquito n’a, à ce jour, sur 16 titres, réédité que L'Homme de la légion et L'Homme de la Nouvelle Angleterre de Dino Battaglia, ainsi que deux titres d'Attilio Micheluzzi (deux de ces quatre issus de l’autre collection : Des exploits et des hommes). On croise les doigts.