L'histoire :
Cet album contient les histoires suivantes :
- Algarve 1460 : Henri, infant du Portugal, est un brillant souverain, qui a su s'entourer des plus grands scientifiques. Du haut des murs de son château construit sur la plus extrême des pointes connues, il rêve d'être le souverain qui aura fait découvrir quelle réalité se cache au-delà des océans...
- Hypothèse 1492 : Rodrigo de Triana est maître d'équipage de Don Cristobal Colon et il a pris possession de terres sur lesquelles il s'est échoué. La Pinta, la Niña et la Santa Maria, ainsi que son amiral, ont coulé. Il est le seul survivant. Mal en point, il demande de l'aide à un vautour qui s'approche de lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a quelque chose d'immortel dans les récits de Sergio Toppi. Quelque chose d'immuable, exactement comme le destin de chaque personnage de ses histoires. Qu'elles soient courtes ou pas, les histoires de l'italien ont l'élégance et le mystère des fables. Des fables délivrées par un grand conteur et un illustrateur hors-pair. Ce volume réunit deux histoires, respectivement d'une quinzaine et d'une vingtaine de planches, publiées en 1978 et 1992. Algarve 1460 dresse le portrait désabusé d'Henri, Infant du Portugal et conquistador des mers, à la marine d'une grande puissance. Il ouvrira la voie des océans, mais toute sa vie, il attendra que l'un de ses navires permettent de remplir les espaces vides des cartes. En vain... À l'instar du lieutenant Drogo dans Le désert des Tartares, Toppi campe un Roi à la Dino Buzati. Comme souvent avec l'italien, le plus puissant des hommes est réduit à ses faiblesses et conduit aux méandres de la folie au fur et à mesure que la mort s'approche... Curieux destin, funeste destin que celui des êtres humains. Et c'est un vautour qui narre la seconde histoire donnant le titre à cet album. Une divinité animale, qui tombe sur le seul survivant de l'expédition de Christophe Colomb... Malheureusement pour lui, l'homme en question était cupide et vaniteux. Autre spécificité avec Toppi : les stupides meurent vite. Un thème récurent dans l’œuvre de l'auteur. Voilà donc qui ne surprendra aucun lecteur, c'est une hypothèse magistrale qui est formulée ici. Tout cela est bien logique. Dire de Toppi qu'il est magistral, n'est-ce pas un postulat ?
