L'histoire :
Arthur, l’abominable anthropoïde des Alpes est attaqué par des araignées. Betty le basilic ne badine pas avec les boutons. Charles le cyclope croque de coriaces crapauds. Dimitri le dragon découvre une dangereuse demoiselle. Edouard l’envahisseur de l’espace émerge des égouts. Félicien le fantôme festoie dans le fumier fétide avec des furets. Germain le griffon gagne une grenouille (gonflée) au golf. Pour Harry l’hippo, il est hautement hasardeux de harceler des harpies. Igor l’insecte ivre indispose un iguane. Juché sur une jarre, Julien le jaguar fait la java avec des jars. King-Kong fait du karaté avec un korrigan. Louis le loup-garou est laminé par une licorne dans un labyrinthe. Michel, mélancolique et maussade, mijote un met avec une méduse. Nadine nargue neuf nains naufragés qui se noient. Un ornithorynque offre une ombrelle à Olivia l’ogresse. Pénélope la pieuvre prépare un potage pestilentiel avec des poissons pourris. Quentin le quetzalcoatl se querelle avec sa queue. Richard le Rhinocéros ratatine du roquefort. Samanha la sorcière se sert un sandwich à la sirène. Un T-Rex travesti en tutu taquine Thierry le troll. Ursula, une ursidée, a de l’urticaire. Victor le vieux vampire visite un vernissage avec des VIP…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le principe de l’abécédaire est un exercice en soi, chez les illustrateurs. La plupart du temps, il s’agit de jouer avec les composantes d’une thématique donnée pour former scrupuleusement les 26 lettres de l’alphabet. Ici, Capucine Mazille – sans sa compère Sylvie Chausse avec laquelle elle a déjà livré Le secret de l’alchimiste et Le château invisible – prend, en sus, un parti déviant mais tout aussi amusant. Tout d’abord, comme l’indique le titre, la thématique choisie est celle des monstres, des créatures répugnantes, baveuses et/ou croquignolesques, pour lequel l’intarissable style graphique caricatural de l’illustratrice se montre parfaitement adapté. Pour chaque lettre, Mazille met en scène un monstre issu de la culture populaire ou de la mythologie (cyclope, licorne, loup-garou…), qui participe à une très brève aventure, d’une planche de BD, en compagnie d’autre personnages ou objets commençant par la même lettre (voir résumé). La construction narrative ne dépend alors que de ces mots, qui participent donc d’un jouissif jeu d’allitérations et d’assonances. Capucine Mazille laisse ainsi délirer ses crayons, sur des associations parfois complètement farfelues et truculentes. Par exemple, Félicien le fantôme festoie de fromages et de fruits dans le fumier fétide, à la bonne franquette avec des furets fainéants et des faucheuses funambules. Notons enfin que l’album stipule en 4ème de couv’ 23 monstres pour 23 lettres de l’alphabet… Mais au dernières nouvelles, il y en a toujours 26 et bel et bien 26 sont illustrées !