L'histoire :
Sur un territoire désertique et rocailleux, un petit groupe de 5 personnes fuient à pied les « mangeurs de chair ». Le plus costaud, Arbro, prévient soudain que le grand-père qu’il porte sur son dos depuis deux jours et deux nuits, vient d’agoniser. Malgré la détresse provoquée par cette nouvelle – grand-père était le seul à connaître le chemin de la « cité perdue » – ils ne prennent pas le temps de faire de pause. Les cannibales à leurs trousses ont beau être encore invisibles, ils risquent de les rattraper à chaque instant. Galgit, qui a vu sa famille décimée par les mangeurs de chair, désespère. La jeune Oona emmène le groupe, comme guidée par la pierre qu’elle porte au cou. Ils se faufilent par une faille dans la roche et découvrent soudain… la cité ! Il s’agit d’un vaisseau spatial titanesque écrasé au fond d’un large canyon. Alentour la végétation est luxuriante, les espèces animales prolifèrent et d’incroyables étendues d’eau les laissent perplexes : ils n’imaginaient pas qu’il puisse en exister autant. Attaqués par des lézards géants, ils ne doivent leur salut qu’à l’intervention d’un puissant guerrier qui parle un langage inconnu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’emblée, en deux planches, James Mc Kay nous fait entrer dans le vif du sujet : un paysage aride et hostile, une traque sauvage, une quête désespérée. Dans quel monde crépusculaire sommes-nous tombés ? Après quelques mésaventures, un exposé central nous explique que cette planète est la nôtre, dans sa version post-apocalyptique, qu’elle est la résultante de l’autisme écologique de l’homme moderne. Ces perspectives, qui donnent froid dans le dos, sont on ne peut plus d’actualité, même s’il s’agit – heureusement encore – d’anticipation. Graphiquement, Mc Kay met en place un univers digne des meilleures références de SF. On pense aux Mondes d’Arkadi (pour le registre BD) ou à l’imaginaire issu de Dune ou des Chroniques martiennes (pour la littérature). Sur des paysages sanguins et une colorisation volontairement terne, se détachent deux protagonistes : Galgit, symbole de l’homme autodestructeur, et Oona, héroïne porteuse de vie et d’espoir. Moralisatrice, cette histoire l’est donc assurément. Mais Mc Kay se préserve de tout manichéisme : le fou destructeur sera à l’origine de la renaissance. Numéroté tome 1, l’album se lit avant tout comme un one-shot, car à son terme l’espoir est né et on se demande si l’auteur poursuivra dans cette voie. A suivre ?
