L'histoire :
Durant l’hiver 1625, un groupe de voyageurs traverse la forêt autrichienne de Dunklenacht sous la neige. Sur une route escarpée à flanc de montagne, le cheval de l’un d’eux glisse et fait une chute vertigineuse, emportant son cavalier avec lui. Sa chute est partiellement amortie par les sapins en contrebas, mais étant donnée la hauteur, le reste de la troupe le considère comme mort. Il sera recueilli par une paysanne qui le recueillera et soignera jusqu’à la fin de l’hiver. Au même moment, en son château de Beauvais, le cardinal de Richelieu fait le point avec Cécile de Chartreuse, espionne et intrigante, qu’il a envoyé dans les bras du prince Aren von Kreuz. Il souhaite en effet utiliser le potentiel géopolitique de la Principauté de Kazenfurth pour contrer la montée en puissance de l’empire des Habsbourg. Cécile repart aussitôt vers le Kazenfurth, espérant ne pas être ralentie par l’arrivée précoce de l’hiver. Tandis que sa calèche traverse l’Allemagne détrempée, elle accepte qu’un voyageur solitaire, mais une sacrée fine lame, rejoigne son escorte. Il s’agit du bretteur hispanique Alberto Cruz, en quête de réponses concernant la croix qu’il a de gravée dans sa main gauche depuis sa naissance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’auteur complet et italien Stefano Casini conclut ici une aventure fictive d’espionnage, de cape et d’épée, dans le contexte authentique de la guerre de 30 ans (protestants versus catholiques, dans le Saint-Empire Romain Germanique) et de la montée en puissance des Habsbourg (sous le règne de Ferdinand II). Étayé sur de nombreux palabres, le premier tome s’était montré un peu éprouvant à lire, car il mélangeait des protagonistes réels et imaginaires, aux noms barbares peu usités des livres d’Histoire franco-français… Cette seconde partie de diptyque se montre plus fluide, mieux équilibrée, partiellement plus dynamique. Elle réunit surtout tous les protagonistes et démêle toutes les intrigues. Une éminence grise religieuse, de fins bretteurs, un destin familial providentiel, des guerres d’influences : le diptyque terminé embrasse un créneau similaire quoique moins grand-public, à celui du Scorpion de Desberg et Marini. Les combats d’Alberto s’alternent avec les manigances politiques, les manœuvres militaires et… un zest de romances pour alléger le tout. Le meilleur atout reste la griffe artistique semi-réaliste et sûre de Casini, qui se transcende véritablement lors des scènes d’action (waow la bataille finale !).