L'histoire :
En 1872, le capitaine yankee Everett Cole, arrive seul avec deux chevaux au pénitencier de Burro Peak, perdu dans une vallée aride de l’Arizona. Il demande à rencontrer le directeur et présente à ce dernier une lettre de libération pour son frère Joshua, qui vient de tirer ses 7 ans à l’ombre. Le temps des formalités, ils fument un cigare et devisent sur la menace apache : les mimbrenos du chef Nacho sont actuellement enragés. Joshua est libéré, les deux frères repartent tranquillement, pour une longue traversée du désert. Au même moment, une ancienne prostituée prénommée Virginia et le voleur de chevaux qui vient de l’affranchir, traversent quasiment le même coin de désert, lorsqu’ils sont attaqués par les mimbrenos. L’homme écope de deux flèches dans le buste, mais il a le temps de tirer avec son revolver, ce qui alarme à proximité Everett et Joshua. Les deux frères arrivent juste à temps pour éviter à Virginia d’être scalpée. Ils abattent deux indiens et mettent en fuite les autres. Ils poursuivent leur route vers Lodsburg avec la jeune femme, qui affirme être institutrice. Pendant ce temps, Teeth Rushkeen et ses potes braquent la banque de Silver Creek. Ils déclenchent une fusillade et repartent avec les fontes pleines de billets verts. Mais ils sont aussitôt poursuivis par le shérif du patelin et une délégation de cow-boys bien décidés à récupérer leur argent. Les bandits se replient à l’embouchure d’une mesa, et se sauvent par-là à pied, avec uniquement deux chevaux rescapés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce one shot publié par les éditions Mosquito, Stefano Casini fait un glissando du registre de Cape et d’épée (cf. son précédent diptyque La lame et la croix) vers le Western. Et c’est une franche réussite ! Il ne révolutionne certes pas le genre, mais lui emprunte plutôt tous les ingrédients classiques pour en faire une aventure farouche et âpre, qui sent la poudre des flingues et la poussière du désert. Dans Mimbrenos, il y a en effet des pillards de banque avec de sales bobines, un shérif revanchard, des indiens sur le sentier de la guerre, un bon samaritain en tunique bleue, prompt à libérer son frère et à protéger une ancienne pute… Et surtout, une propension inhérente au registre, et donc congrue, à faire parler les armes plutôt que les mots. De fait, il y a un paquet des règlements de compte et de macchabées. Il ne manque que la partie de poker et la vieille mine abandonnées. Sur le plan graphique, Casini n’a aucune difficulté à mettre en scène les vastes paysages arides du Nouveau Mexique, les baraques en bois et les chevaux. Il immerge le tout dans des tonalités fortement ocre et chaudes, qui contrastent avec les obscures scènes nocturnes éclairées par des feux de camps ou des lampes à pétrole. « Tu dois être Corrigan, si je ne me trompe pas ? – Exact l’ami, et t’es même assis dans mon fauteuil ».